Total : résultats trimestriels contrastés sur fond de production en berne

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évrier 2011 (Photo : Philippe Huguen)

[27/07/2012 16:24:21] PARIS (AFP) Total affiche des résultats contrastés au deuxième trimestre avec une chute de son bénéfice net en raison d’une série d’effets défavorables, dont un repli de sa production et des cours du brut, venus ternir des performances par ailleurs solides et saluées en Bourse.

Le géant pétrolier, numéro cinq mondial et première capitalisation boursière de France, a vu son bénéfice net part du groupe chuter de 42% à 1,6 milliard d’euros, selon les chiffres publiés vendredi.

Il paie les effets de la dégringolade des cours du brut au printemps, de la fuite de gaz en mer du Nord qui a amputé sa production, et d’une provision liée à une enquête américaine sur d’anciens contrats gaziers en Iran.

A l’inverse, son bénéfice net ajusté, un indicateur de performance très suivi dans le secteur qui exclut les éléments exceptionnels et les effets de stocks, a augmenté de 2% à 2,9 milliards d’euros. Les investisseurs ont salué cette performance, l’action du groupe ayant grimpé de 3,41% à 37,35 euros, dans un marché en hausse de 2,28%.

La chute du bénéfice part du groupe s’explique, outre la dégringolade des cours de l’or noir au printemps, par la fuite de gaz intervenue en début d’année sur le gisement gazier d’Elgin, qu’il exploitait en mer du Nord britannique. L’incident avait fait dévisser l’action du groupe, qui est loin d’avoir effacé ce plongeon.

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Ecosse (Photo : Jonathan Nackstrand)

Le groupe a dit que cette fuite lui avait fait subir un manque à gagner de 130 millions de dollars (environ 106 millions d’euros) sur le trimestre, à cause de l’arrêt de la production des champs d’Elgin et Franklin qu’elle a entraîné.

Entravée également par des problèmes au Yémen et au Nigéria, la production mondiale d’hydrocarbures du groupe (pétrole et gaz) a reculé de 2% à 2,261 millions de barils équivalent-pétrole par jour.

Lors d’une conférence téléphonique, le directeur financier Patrick de la Chevardière a dit que le groupe comptait toujours relancer l’exploitation d’Elgin d’ici la fin de l’année, et a souligné qu’il était trop tôt pour une éventuelle révision de l’objectif de production du groupe (+2,5% par an en moyenne sur 2010-2015).

Marges de raffinage redressées en Europe

Enfin, le bénéfice net part du groupe de Total a été plombé par une provision de 316 millions de dollars, qui servira à régler à l’amiable une enquête engagée par les autorités américaines sur l’obtention de contrats gaziers en Iran dans les années 1990.

Par divisions, le groupe a fait état d’un environnement moins favorable dans l’exploration-production mais d’un fort redressement des marges de raffinage en Europe.

Le bénéfice opérationnel ajusté a progressé de 2% dans l’amont, tandis qu’il a plus que doublé dans le raffinage-chimie. En revanche, les activités de distribution et commercialisation ont vu leurs performances reculer.

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ôtel Matignon de Paris (Photo : Francois Guillot)

Total s’est par ailleurs gardé de toute prévision chiffrée pour le reste de l’exercice, mais son PDG Christophe de Margerie, cité dans le communiqué, a assuré que “dans un environnement économique difficile, Total aborde le second semestre avec confiance”.

Enfin, Total s’est efforcé de calmer les spéculations sur une possible cession de sa filiale française TIGF, qui gère le réseau gazier du sud-ouest de la France.

Le directeur financier a assuré qu'”il n’y a pas de processus en cours concernant cet actif”.

Ce dossier est politiquement très sensible, vu l’importance au niveau local de cette filiale historiquement liée au gisement gazier aquitain de Lacq, en cours d’épuisement. Le député PS des Pyrénées-Atlantiques, David Habib, s’est insurgé vendredi contre la piste d’une cession de TIGF à des fonds chinois et émirati ainsi qu’à la Caisse des dépôts française.