Le FESF reste la bouée de sauvetage de la zone euro, si la BCE tarde à agir

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éenne, devant le Parlement européen à Strasbourg (Photo : Georges Gobet)

[27/07/2012 16:36:28] BRUXELLES (AFP) La zone euro ne peut compter que sur le Fonds européen de stabilité financière (FESF), un outil anti-crise dont le potentiel n’a pas été entièrement exploité, si la Banque centrale européenne tarde à intervenir pour calmer la tempête sur les marchés.

Face à la flambée de ses taux d’emprunt, l’Espagne va probablement avoir besoin d’une aide financière, sous une forme ou une autre. Le pays doit encore emprunter 50 milliards d’euros d’ici la fin de l’année. Mais avec des taux autour de 7%, la situation n’est guère tenable.

La solution la plus évidente est que la BCE réactive son programme de rachat de dette mis en sommeil depuis la mi-mars.

Face à l’aggravation de la crise, l’institut monétaire s’est précisément engagé jeudi “à prendre toutes les mesures pour préserver l’euro”. “Et croyez moi, ce sera suffisant”, a promis son président, Mario Draghi.

Le signal est positif mais nul ne sait quand et comment la BCE va intervenir.

En attendant, seul le FESF, le fonds de soutien de la zone euro, est disponible pour faire baisser la pression sur les marchés si la situation l’impose.

Avec une capacité de prêts d’un peu plus de 200 milliards d’euros, il n’est pas en mesure d’intervenir massivement en cas de contagion de la crise à l’Italie par exemple, mais il peut contribuer à apaiser les tensions et surtout donner des gages de bonnes volontés à l’institut monétaire de Francfort.

D’après le quotidien Le Monde daté de samedi, le FESF ou son successeur, le Mécanisme européen de stabilité (MES), pourrait acheter des titres de dette lors d’une émission sur le marché primaire, avant que la BCE prenne le relais et intervienne sur le marché secondaire où s’échangent les titres en circulation.

Le champ d’action du FESF

En théorie, le FESF peut aussi acheter de la dette d’Etats en difficulté sur le marché secondaire.

Mais, ces différents mécanismes n’ont jamais été utilisés, car demander l’activation du FESF suppose la signature d’un mémorandum et la mise en place de nouvelles réformes, ce que Madrid s’est encore officiellement refusé à faire vendredi.

Sur le plan pratique, les achats de dette du FESF sur le marché primaire concernent a priori les Etats qui bénéficient déjà d’un programme d’aide. Le Fonds peut alors acheter 50% des obligations mises sur le marché.

Pour l’achat de titres déjà en circulation, le FESF peut intervenir sur demande d’un Etat, et après une analyse de la situation par la BCE.

Une procédure accélérée de deux ou trois jours est toutefois prévue en cas “de circonstances exceptionnelles”: la BCE peut alors émettre une alerte auprès de la zone euro, sans attendre un appel à l’aide d’un Etat.

Autre potentialité du FESF: il peut accorder aux Etats des lignes de crédit préventives, comme le FMI, ou prêter de l’argent à des pays pour qu’ils recapitalisent leurs banques, ce qu’il a déjà fait avec la Grèce.

Le FESF a été créé en 2010 pour une durée de trois ans. Il doit cohabiter jusqu’à l’été 2013 avec le MES, appelé à lui succéder définitivement. Problème: l’entrée en vigueur du MES a pris du retard et cet instrument ne devrait pas être opérationnel au mieux avant fin septembre-début octobre.

Afin de multiplier la force de frappe de ce mécanisme, un membre du conseil des gouverneurs de la BCE a remis au goût du jour cette semaine l’idée d’accorder au MES une licence bancaire, ce qui lui permettrait d’emprunter directement auprès de la BCE.