La Bourse de Paris espère que la BCE tiendra ses promesses sur la zone euro

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ancienne Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[28/07/2012 09:07:46] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, rassurée par la volonté de la zone euro de faire face à la crise, espère des actes dès la réunion de la BCE jeudi prochain, dans une semaine qui sera riche en rendez-vous, de la Fed aux résultats de banques françaises en passant par le chômage aux Etats-Unis.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 2,70% pour terminer vendredi à 3.280,19 points, au plus haut depuis le 17 avril. Depuis le 1er janvier, il est en hausse de 3,81%.

“Pour les marchés, c’était une semaine digne des montagnes russes (…) en raison des événements liés à la crise de dette européenne”, résument les économistes chez Unicredit.

La semaine avait mal commencé, en raison de vives inquiétudes sur l’Espagne, où les difficultés financières étranglent plusieurs régions.

C’était sans compter sur un discours de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a redonné jeudi une bouffée d’air frais aux marchés, en assurant être prêt à tout pour sauver l’euro dans le cadre de son mandat.

“Les marchés attendaient un signal fort de la BCE depuis six mois. Il est possible que l’horizon commence à se dégager un peu”, souligne Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities.

Ces propos sont intervenus au moment où les investisseurs estimaient qu’un des seuls moyens pour soulager la zone euro était justement une intervention de la BCE.

– Bouffée d’oxygène –

“Naturellement, nous sommes loin d’un apaisement durable de la crise de la dette. Mais à court terme, les pays en difficulté comme l’Espagne ou l’Italie s’offrent une bouffée d’oxygène sur les marchés obligataires”, indique Fabrice Cousté, chez CMC Markets France.

Les investisseurs resteront suspendus à l’évolution des taux d’emprunt, qui font office de baromètre des tensions, après avoir atteint un plus haut depuis la création de la zone euro pour l’échéance à 10 ans espagnole lundi.

“Le marché attend désormais un peu plus et des choses concrètes pour avoir une hausse durable”, estime Sébastien Duros, gérant à La Financière Responsable.

Les marchés espèrent surtout que la BCE transformera l’essai lors de sa réunion de politique monétaire jeudi prochain, d’autant que les dirigeants politiques ont pris le relais.

Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel se sont dit vendredi “décidés à tout faire pour protéger la zone euro”. Le chef du gouvernement italien Mario Monti se rendra d’ailleurs mardi à Paris pour un déjeuner avec François Hollande.

La semaine à venir sera donc celle des banques centrales pour les investisseurs, puisqu’à la réunion de BCE s’ajoute celle de la Réserve fédérale américaine (Fed).

“L’aggravation des perspectives aux Etats-Unis et le risque venant d’Europe suggèrent que la Fed sera plus pessimiste, mais probablement pas assez pour agir”, indiquent les économistes de BNP Paribas, qui attendent l’annonce d’un troisième plan de soutien à l’économie plutôt en septembre.

Les investisseurs auront de quoi affiner leur perception de l’économie américaine, avec une semaine particulièrement garnie en indicateurs.

Vendredi, ils prendront connaissance des chiffres de l’emploi pour juillet, une des statistiques les plus attendues chaque mois.

Pour couronner le tout, la saison des résultats d’entreprises continuera à battre son plein, marquée jusqu’à présent par une grande diversité de performances. BNP Paribas, Société Générale, Natixis et Axa publieront la semaine prochaine.

“La visibilité sur le secteur bancaire est moyenne. Les consensus d’analystes ont été bien ajustés, ce qui laissent peu de place à de grosses surprises”, prévient M. Duros.

Euronext (CAC 40)