Le logo du groupe Lafarge (Photo : Loic Venance) |
[29/07/2012 17:46:07] PARIS (AFP) Le groupe de matériaux de construction Lafarge dont le bénéfice net trimestriel a été pénalisé par des dépréciations d’actifs en Grèce n’envisage pas de fermetures de sites en cas de dégradation de la conjoncture en Europe, a laissé entendre son PDG, Bruno Lafont.
Le groupe avait annoncé vendredi une chute de 80% de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 57 millions d’euros, accompagnée néanmoins d’une hausse de 5% (+3% à périmètre constant) de son chiffre d’affaires, à 4,26 milliards d’euros.
“Cela traduit le bon positionnement géographique du groupe avec un portefeuille équilibré”, a déclaré M. Lafont dans un entretien au journal La Croix à paraître lundi, en soulignant que 57% de son activité se faisait dans les pays émergents.
“Nous restons malgré tout très prudents sur l’évolution de la conjoncture”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le fait de savoir si le groupe pourrait être amené à fermer des sites en cas de dégradation de la conjoncture en Europe, M. Lafont a déclaré: “quand nous investissons dans une cimenterie, c’est pour cinquante ans”.
“Une crise de quelques années ne change pas le dispositif, même s’il peut y avoir des ajustements de court terme. La grande partie de ces ajustements a déjà été faite ou est en cours de mise en oeuvre”, a-t-il poursuivi. Les délocalisations n’ont “pas de sens” dans ce secteur, le ciment devant être près de son lieu de consommation “mais nous devons être compétitifs”, a déclaré le dirigeant.
Lafarge prévoit une réduction de 1,3 milliard d’euros de ses coûts entre 2012 et 2013, a-t-il rappelé.
Les pays émergents sont le “principal moteur” de Lafarge, présent dans 64 pays “mais nous enregistrons également des évolutions positives en Amérique du Nord, l’activité redémarre progressivement aux Etats-Unis et reste très dynamique au Canada”, a-t-il précisé.
Hors éléments exceptionnels, le résultat net est resté stable au deuxième trimestre. Le principal élément exceptionnel est une dépréciation de 200 millions d’euros avant impôts sur les actifs du groupe en Grèce “en raison de la sévérité de la crise économique dans ce pays”, avait indiqué le groupe vendredi.