Le constat est fait par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) dans un rapport en date du 25 juillet 2012: malgré des prémices de reprise, les pays de la rive sud et de l’est de la Méditerranée continuent à faire face à de «terribles challenges macroéconomiques», les transitions politiques étant confrontées à «une plus grande incertitude».
Les économies des quatre pays concernés (Tunisie, Maroc, Egypte et Jordanie) ont également souffert de la baisse du tourisme, des IDE et du commerce avec la zone euro. Enfin, confrontés à des pressions sociales, les quatre pays ont augmenté les dépenses publiques consacrées aux prestations sociales et aux subventions, entraînant une aggravation des déficits financiers.
Selon ce rapport, la Tunisie et l’Egypte tirent économiquement leur épingle du jeu mieux que la Jordanie et le Maroc, durant le premier trimestre 2012.
La Tunisie a montré “quelques signes de reprise». Durant le premier trimestre de cette année, son produit intérieur brut a cru de 4,8% par rapport à la même période de l’année écoulée. L’agriculture et les services, ainsi que le tourisme –plus 33%- et les investissements directs étrangers –plus 29%- ont enregistré une forte croissance, mais l’activité industrielle a reculé alors que les exportations se sont ralenties en raison «d’une demande externe encore faible de la zone Euro». Ce ralentissement des exportations a entraîné une augmentation dans le déficit du compte courant. Alors que l’augmentation des dépenses sociales accroît les pressions fiscales et les «risques liées à la qualité des actifs» dans le secteur bancaire restent «élevés».
En Egypte, le PIB a fait un bond plus important (5,3%) durant le premier trimestre 2012. Toutefois, la croissance globale continue, selon la BERD, à être entravée par «des faiblesses dans le transport, l’industrie, et le tourisme» imputées aux problèmes de sécurité et «l’incertitude au sujet des élections». En outre, les IDE doivent encore reprendre. Toutefois, l’Egypte a pu arrêter le resserrement de ses réserves de devises grâce à deux prêts de 1 milliard de dollars chacun, accordés par l’Arabie Saoudite et la Banque Islamique de Développement.
Alors que la croissance globale devait rester stable en 2012, on a enregistré une progression de 3% durant le premier trimestre. Cette croissance était tirée, selon le rapport de la BERD, par «la combinaison de fortes performances dans infrastructures, le transport, les mines, couplées avec une reprise du tourisme». Mais outre que ces facteurs «tirants» pourraient être «temporaires», la Jordanie fait face à des «développements régionaux négatifs» et être «vulnérables aux chocs extérieurs» qui se sont traduits par une baisse des IDE. Le pays a en conséquence vu s’aggraver significativement le déficit de ses comptes courants du fait d’un déficit commercial à la hausse.
Au Maroc, le PIB n’a cru que de 2,8% durant le premier trimestre 2012, en raison «d’une faible production agricole, et d’une baisse de la demande extérieure pour le tourisme et le secteur minier». Cette mauvaise performance est également imputable à une baisse de la consommation privée. Et malgré la bonne tenue de certains secteurs comme les télécommunications et la construction, on s’attend à une croissance plus faible pour l’ensemble de l’année 2012.
(Source BERD)