à Moscou, le 27 juillet 2012 (Photo : Alexey Druzhinin) |
[30/07/2012 06:19:53] MOSCOU (AFP) Une loi controversée russe sur des “listes noires” de sites Internet est entrée en vigueur lundi, avec l’objectif de protéger les mineurs contre des informations “dangereuses”, mais nombre d’observateurs redoutent que ce texte n’ait pour but de censurer la Toile en Russie.
La loi, promulguée samedi par le président russe Vladimir Poutine et publiée lundi dans le journal officiel Rossiïskaïa gazeta, prévoit la mise en place d’un registre fédéral qui réglemente l’activité des sites internet contenant des informations interdites par la loi, obligeant leurs propriétaires ou les fournisseurs d’accès à les fermer.
“La création, la formation et la gestion de ce registre sont réalisées par un organe du pouvoir exécutif ayant reçu délégation à ces fins par le gouvernement russe”, selon ce document qui ne donne pas plus de précisions.
Approuvée à la mi-juillet par les deux chambres du Parlement russe, cette loi vise des sites diffusant de la pornographie à caractère pédophile, faisant la promotion de la consommation de drogue ou donnant des conseils pour se suicider. De nombreux observateurs soupçonnent toutefois les autorités de vouloir ainsi censurer la Toile en Russie.
En moins de trois mois, Vladimir Poutine, qui a fait en mai son retour au Kremlin, a renforcé le contrôle sur la société civile russe après un mouvement inédit de contestation, avec l’adoption d’une série de lois qualifiées de répressives par l’opposition.
Au premier rang de ces lois figure notamment celle qui qualifie d'”agents de l’étranger” et place sous surveillance stricte les ONG ayant un financement étranger et une activité “politique”. Une autre condamne à de très lourdes amendes les organisateurs de manifestations non autorisées.