En annonçant la visite de Leon Panetta à Tunis, dans le cadre d’une tournée qui comprend l’Egypte, Israël et la Jordanie, le porte-parole du Pentagone n’a pas pipé mot sur son objectif. On peut toutefois deviner pourquoi le secrétaire américain a inclus Tunis dans sa tournée régionale. Echange d’informations et coopération militaire sont au menu de la visite.
L’annonce a été faite par le Pentagone (le ministère américain de la Défense), le jeudi 26 juillet 2012: le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, se rendra en Egypte, en Israël, en Jordanie et en Tunisie; sans avoir précisé les dates de ces visites qui ressemblent à une tournée.
Le Pentagone n’a pas pipé mot sur l’objectif de la visite de Leon Panetta en Tunisie. Le porte-parole du Pentagone, George Little, s’est contenté en effet de décrire l’objectif de la tournée concernant l’Egypte, Israël et la Jordanie. «Le secrétaire Panetta attend avec beaucoup d’impatience ses rencontres avec de hauts responsables égyptiens et les encouragera à poursuivre la transition politique en cours», a dit le porte-parole du ministère américain de la Défense. En Israël et en Jordanie, Panetta évoquera «avec ces proches alliés nos inquiétudes partagées sur la Syrie et l’Iran», a-t-il ajouté.
Un acteur important de la réussite de la transition démocratique
On peut, toutefois, deviner le but de la visite de Leon Panetta en Tunisie. Qui est, d’abord, une visite initiée en vue d’un échange d’informations entre le responsable américain avec les premiers responsables tunisiens, notamment ceux en charge de la défense, sur l’évolution de la situation en Tunisie et dans la région, marquée du reste par une insécurité à la frontière sud de la Tunisie avec notamment le chaos qui semble s’installer en Libye.
L’armée tunisienne a assuré depuis la révolution du 14 janvier 2011 nombre de missions qui font d’elle un acteur important de la réussite de la transition démocratique. C’est le cas du reste en Egypte, pays inscrit sur la liste des pays à visiter par Leon Panetta.
L’armée est chargée de missions multiples. Comme le maintien de l’ordre, la protection des bâtiments publics, l’escorte et protection des récoltes, la distribution de biens, le transport des urnes et la sécurisation des bureaux de vote, la sécurisation des principaux examens nationaux…
On sait que les Etats-Unis apprécient beaucoup le rôle joué par l’armée républicaine tunisienne dans cette période vitale de l’histoire du pays. Son ex-ambassadeur à Tunis, Gordon Gray (il a présenté ses lettres d’adieu le 24 juillet 2012) a souligné dans une table ronde, organisée le 28 juin 2012, que «la Tunisie a la chance inouïe d’avoir une armée aussi professionnelle que la sienne».
Leon Panetta devra, dans ce contexte, s’informer sur les moyens de pouvoir aider l’armée tunisienne afin qu’elle puisse réussir ses missions. Les Etats-Unis d’Amérique et la Tunisie entretiennent de solides relations au niveau militaire. Des informations plus ou moins officielles, du reste rendues publiques, soutiennent que l’armée tunisienne a bénéficié, depuis l’indépendance, d’un soutien de 890 millions de dollars (environ 1,4 milliard de dinars tunisiens) à travers divers mécanismes et que 70% de l’équipement militaire de l’armée tunisienne sont d’origine américaine. Cette aide semble se développer après la révolution du 14 janvier 2011: Une source fait état d’un montant d’aide de quelque 32 millions de dollars (environ 51 millions de dinars).
Des échos parus également dans la presse affirment que la Tunisie est sur le point de recevoir d’importantes livraisons d’armes. Dont des avions de combat. Cette même source indique que cette aide rentre dans le cadre de l’appui que le président Barak Obama souhaite apporter à la Révolution tunisienne dont il a dit être admiratif notamment dans son discours sur l’État de l’Union en janvier 2011.