à la centrale nucléaire de Fukushima (Photo : Tepco) |
[01/08/2012 08:48:22] TOKYO (AFP) La compagnie d’électricité nippone Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé mercredi avoir subi une perte nette équivalente à 3 milliards d’euros au premier trimestre 2012-2013, moitié moindre toutefois sur un an, à cause des conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima.
La gérante de la centrale Fukushima Daiichi a aggravé sa prévision de perte nette pour l’ensemble de l’exercice du 1er avril 2012 au 31 mars 2013, passant de 100 milliards à 160 milliards de yens (1,6 milliard d’euros). S’il atteignait ce montant, ce déficit serait néanmoins cinq fois plus faible que celui de l’an passé.
Elle a expliqué l’aggravation de sa prévision par la hausse plus faible qu’espérée des tarifs d’électricité pour les particuliers de la mégapole de Tokyo : les autorités n’ont autorisé Tepco à augmenter ses prix “que” de 8,47% à partir de septembre, alors que la compagnie voulait les élever de 10,28% dès juillet.
Sa perte d’exploitation pourrait finalement atteindre 305 milliards de yens, et non 235 milliards comme annoncé en mai, et son chiffre d’affaires pourrait se limiter à 5.975 milliards, contre 6.025 milliards estimés auparavant.
Entre le 1er avril et le 30 juin, elle a élevé son chiffre d’affaires de 15,6% à 1.309,7 milliards de yens (13,1 milliards d’euros), grâce à une augmentation de ses ventes d’électricité permise par le rebond de l’activité un an après le séisme du 11 mars 2011 qui avait paralysé une partie du Japon.
La compagnie, qui vient d’être nationalisée de facto, a en revanche doublé sa perte d’exploitation, à 108,8 milliards de yens (1,1 milliard d’euros), à cause d’une augmentation massive de ses achats de gaz et de pétrole pour faire tourner davantage ses centrales thermiques.
Depuis plusieurs mois, Tepco doit continuer d’approvisionner Tokyo et ses environs en se passant des 17 réacteurs nucléaires dont elle disposait avant l’accident de Fukushima, ce qui l’oblige à élever sa production via les énergies fossiles.
Elle a subi in fine un déficit net de 288,4 milliards de yens, comprenant une perte exceptionnelle de 161 milliards correspondant au montant versé pour les indemnisations des victimes de la pire catastrophe nucléaire mondiale depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.
L’an passé, son déficit net avait été deux fois plus élevés, en raison de frais de dédommagements nettement supérieurs et de l’enregistrement d’une charge exceptionnelle pour les pertes matérielles concernant les quatre réacteurs les plus problématiques de la centrale Fukushima Daiichi.