Après avoir décrit le cadre général de la situation économique de la Tunisie, le 53e rapport de la Banque centrale de Tunisie estime qu’il y a des risques sur la soutenabilité des finances publiques.
Dans un contexte d’appréhension prolongée des investisseurs, de craintes encore présentes aux niveaux sécuritaire et social et de fortes pressions qui pèsent sur le secteur bancaire, associées aux perspectives de ralentissement de l’économie mondiale en 2012, avec une récession dans la zone euro, la BCT met en exergue l’importance des enjeux économiques et sociaux et l’ampleur et la complexité des défis à relever.
Le premier défi consiste à renouer avec une croissance économique forte, soutenue et inclusive. Ceci passe par le rétablissement d’un climat social apaisé à même de rassurer les opérateurs économiques et d’œuvrer à l’amélioration de l’environnement des affaires.
L’autre de défi majeur concerne la politique financière et en particulier la maîtrise de l’endettement extérieur, tout en préservant un niveau minimum de réserves en devises d’au moins quatre mois d’importations, en tant qu’indicateur important de stabilité économique et financière du pays.
A cet égard, la loi de finances complémentaire pour l’année 2012, si elle reflète un programme économique ambitieux que justifient la nécessité de satisfaire les demandes sociales et les efforts de relance de l’activité économique, elle ne comporte pas moins de fragilités porteuses de risques sur la soutenabilité des finances publiques. En effet, face à l’expansion des dépenses aussi bien de fonctionnement que d’équipement, les ressources budgétaires reposent en grande partie sur des recettes à caractère exceptionnel ou non renouvelable.
Aussi, et à moins d’une réalisation intégrale de ces ressources exceptionnelles, le déficit budgétaire prévu à 6,6% du PIB, risque de connaître un sérieux dérapage. Par ailleurs, et contrairement aux dépenses d’investissements publics générateurs de croissance et d’emploi, l’augmentation des dépenses de fonctionnement viendra alimenter l’inflation, le déficit extérieur et l’endettement d’autant que les années à venir exigent une accélération des efforts de consolidation de la croissance économique et de développement et, partant, la mobilisation davantage de ressources financières extérieures.
WMC/TAP