Le gouvernement de l’islamiste Abdelillah Benkirane a-t-il décidé de renoncer à la lutte contre la corruption pourtant axe central de son programme électoral du 25 novembre 2011, qui a porté son mouvement (le Parti de la Justice et du Développement) au pouvoir? C’est ce que semble avoir compris de nombreux observateurs au Royaume chérifien après les déclarations du Premier ministre marocain, mercredi 25 juillet 2012, sur la chaîne satellitaire qatarie Al Jazzera.
Le Premier ministre marocain a exprimé tout le mal qu’on pouvait avoir pour lutter contre ce fléau. Allant jusqu’à tourner la page de ce qui s’est déjà passé dans ce domaine.
Cette déclaration a fait aussitôt réagir l’association Transparency Maroc qui a dit avoir accueilli «avec grand étonnement les déclarations du chef du gouvernement au sujet de la lutte contre la corruption» lesquelles «entretiennent la confusion dans l’analyse du fléau, justifient sa banalisation et augurent de l’attitude gouvernementale à l’égard des auteurs des crimes y afférents».
Il est à signaler que le Maroc a un indice de corruption de l’ordre de 3,4 (pour 2011) qui, s’il n’atteint pas les bonnes moyennes occidentales (8,7 au Canada, 7,1 aux USA, 7 en France,…) est «respectable» par rapport à des pays de la région (3,8 en Tunisie, 2,9 en Algérie, 2 en Libye et 2,9 en Egypte): chiffres de l’association Transparency International.
Comme quoi donc, en matière d’exercice du pouvoir, il y a souvent un gap entre les promesses (électorales) et leur concrétisation sur le terrain.
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