Etats-Unis : la Fed plus proche du statu quo que du plan de relance

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Le logo de la Fed (Photo : Mladen Antonov)

[01/08/2012 15:54:19] WASHINGTON (AFP) La Banque centrale des Etats-Unis (Fed), qui dévoilait mercredi sa stratégie de soutien à l’économie américaine, devait, sauf surprise, confirmer les mesures déjà engagées sans toutefois s’engager dans un vaste plan de relance.

Réunis depuis mardi à Washington, les 12 membres du comité monétaire de la Fed (FOMC) devaient préciser leurs vues vers 18H15 GMT, à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) attendue au tournant après l’engagement de son président Mario Draghi à faire “tout le nécessaire” pour sauver l’euro.

L’attente semble moins forte à Washington. L’économie américaine tourne certes au ralenti et la Fed a plusieurs fois répété être “prête à agir” pour juguler les “vents contraires”.

Mais les chiffres de la croissance au deuxième trimestre ont été moins mauvais que prévu, éloignant l’hypothèse d’une action d’envergure de la Fed. Publiés mardi, des indicateurs avancés sur la confiance des ménages laissent même entrevoir une légère embellie.

“Le tableau contrasté dessiné par les indicateurs rendrait, à ce stade, assez étrange un changement d’orientation”, souligne Peter Hooper, de Deutsche Bank AG.

La Fed ne devrait toutefois pas rester muette ou inerte mercredi.

Lors de sa sa dernière réunion fin juin, le FOMC avait annoncé le maintien “au moins jusqu’en 2014” du taux directeur de la Fed à un taux quasi nul, et prolongé jusqu’à la fin de l’année le programme d’échange d’obligations baptisé “Twist”, censé s’achever en juin et portant sur 647 milliards de dollars.

Cette opération consiste à troquer des bons du Trésor d’une maturité restante de moins de trois ans contre un montant égal d’obligations d’Etat d’une maturité de 6 à 30 ans, afin de faire baisser les taux à long terme sans toutefois créer de monnaie et prendre le risque de nourrir l’inflation.

Le comité pourrait décider mercredi d’étendre encore la durée de vie de ces programmes voire d’utiliser de “nouveaux outils”, comme le suggéraient certains de ses membres lors de leur dernière réunion.

Comme c’est de coutume, la Fed devrait également profiter du FOMC pour dresser un état des lieux de l’économie américaine et identifier les risques qui pèsent sur la reprise.

Selon les analystes, la probabilité de voir la Banque centrale s’engager dans une troisième phase “d’assouplissement monétaire”, ou “quantitative easing” (QE3), sont en revanche très faibles.

En 2008 et 2010, la Fed avait eu recours à ces actions non-conventionnelles qui consistent à racheter directement des obligations et injecter massivement des liquidités sur le marché dans l’espoir de desserrer le crédit.

Elle a au total acquis au total pour 2.300 milliards d’obligations du Trésor et de titres émis par les organismes de refinancement hypothécaire parapublics et s’évertue, depuis, à maintenir ce montant au même niveau en rachetant de nouveaux titres lorsque ceux qu’elle détient arrivent à échéance.

Avant de se lancer dans un un “QE3”, la Fed pourrait être tentée d’étudier l’évolution dans les prochaines semaines de la conjoncture américaine mais également européenne, selon les analystes.

“De nouveaux indicateurs mollassons, couplés à des dérapages des marchés en réaction à une aggravation de la crise en zone euro ou de la situation budgétaire aux Etats-Unis, feraient naître l’espoir d’une action de la Fed”, lors de son prochain comité monétaire le 13 septembre, analyse Peter Hooper.

La Fed aura déjà une première idée de la situation vendredi quand seront publiés les chiffres de l’emploi en juillet aux Etats-Unis, où le taux de chômage reste élevé pour le pays (8,2%).