Athènes va faire des économies mais a besoin de temps, selon le gouvernement

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ût 2012 à Athènes (Photo : Angelos Tzortzinis)

[01/08/2012 19:00:06] ATHENES (AFP) La Grèce va réaliser les réductions de dépenses de 11,5 milliards d’euros réclamées par ses créanciers UE et FMI, mais veut davantage de temps pour mettre en oeuvre les réformes demandées, ont déclaré mercredi des responsables du gouvernement.

“Les négociations commencent maintenant”, a déclaré à la presse le ministre des Finances Yannis Stournaras à l’issue d’une réunion de deux heures entre le Premier ministre conservateur Antonis Samaras et les partenaires socialistes et de la gauche modérée de la coalition.

“Réduire les dépenses publiques de 11,5 milliards d’euros est une condition préalable pour garder la Grèce dans la zone euro, et pour permettre l’ouverture de nouvelles négociations”, a dit M. Stournaras.

La réunion de la coalition, la troisième cette semaine, a eu lieu alors que les experts de l’Union européenne et du Fonds monétaire international font le point à Athènes sur l’état d’avancement des réformes et que le ministère des Finances a averti que la Grèce était à court d’argent.

M. Samaras a averti ses partenaires que la Grèce serait “abandonnée” par ses créditeurs si elle ne réduisait pas ses dépenses, a rapporté la chaîne de télévision Net.

Le Premier ministre a déclaré que la Grèce pourrait prétendre à une prolongation de deux ans pour atteindre l’objectif de réduction du déficit si elle se montrait crédible à ce stade, a ajouté la chaîne de télévision.

Selon M. Stournaras, les réductions de dépenses “s’efforceraient d’atténuer les effets sur le plan social” et seraient finalisées d’ici à la fin août.

Le dirigeant socialiste Evangelos Venizelos a déclaré quant à lui avoir approuvé cette stratégie avec réticence mais souhaiter que les experts européens reconnaissent publiquement les “énormes sacrifices” consentis par le pays au cours des deux dernières années.

“Si le Premier ministre estime que l’adoption dans l’immédiat de mesures d’une valeur de 11,5 milliards d’euros (…) va assurer l’octroi de nouveaux prêts et le maintien du pays dans la zone euro, alors je suis obligé d’accepter ce point de vue”, a déclaré M. Venizelos.

“Nous attendons de voir les résultats”, a-t-il, poursuivi.

Quant au chef de la Gauche démocratique, Fotis Kouvelis, il a souligné : “nous n’abandonnons nullement nos efforts afin d’obtenir un délai supplémentaire pour (réaliser) l’ajustement budgétaire, ni les négociations d’ensemble pour nous dégager des conditions rigoureuses de l’accord de prêt” de l’UE et du FMI.

“Les réserves disponibles sont proches de zéro”, avait déclaré mardi le ministre adjoint des Finances, Christos Staikouras, à la télévision.

Les coupes budgétaires, qui doivent s’appliquer en 2013 et 2014, auraient dû être finalisées le mois dernier, mais tout le processus a été retardé par les élections. Une décision sur ces économies budgétaires est indispensable pour débloquer le versement à la Grèce d’une tranche de 31,5 milliards d’euros en septembre, dans le cadre du plan de sauvetage de 130 milliards d’euros.

La troïka des créanciers de la Grèce – UE, BCE et FMI – a fait clairement savoir que l’argent ne serait pas versé tant que les réformes dans le pays ne seraient pas remises sur les rails.

Selon les médias grecs, les socialistes et la gauche modérée membres de la coalition s’insurgent contre de nouvelles restrictions budgétaires après des années d’austérité imposée à ce pays plongé dans la récession.