Sony sabre ses prévisions à l’issue d’un trimestre encore difficile

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ût 2012 à Tokyo (Photo : Kazuhiro Nogi)

[02/08/2012 10:03:26] TOKYO (AFP) Le géant japonais de l’électronique Sony a sabré ses prévisions annuelles de résultats dès la fin du premier trimestre de son exercice 2012-2013, au cours duquel ses ventes de télévisions, de consoles de jeu et d’ordinateurs ont encore souffert.

En phase de restructuration profonde afin d’achever l’exercice qui court du 1er avril 2012 au 31 mars 2013 dans le vert pour la première fois en cinq ans, le fleuron nippon du secteur ne table déjà plus que sur un bénéfice net annuel réduit à 20 milliards de yens (200 millions d’euros), 10 milliards de moins qu’envisagé au départ.

Son profit opérationnel pourrait plafonner à 130 milliards de yens, contre 180 milliards escomptés il y a trois mois, et son chiffre d’affaires est attendu à tout juste 6.800 milliards contre 7.400 auparavant.

Le géant de l’électronique a mis en avant la forte hausse du yen face à l’euro lors des derniers mois. Sony avait publié ses prévisions de résultats en mai en se basant sur un euro valant 105 yens, mais la monnaie unique a dévissé depuis à cause de la crise de la dette européenne et le groupe estime désormais qu’il ne vaudra plus en moyenne que 100 yens cette année.

Ce changement réduit mécaniquement la valeur des ventes de Sony dans les pays de la zone euro, lorsque leurs recettes sont converties en monnaie japonaise.

L’impact de la crise

Au-delà, le groupe a justifié jeudi son optimisme amoindri par “un abaissement des prévisions de ventes pour plusieurs produits clés à cause du ralentissement de la croissance économique”.

La crise d’endettement européenne et le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et en Chine pèsent déjà sur l’appétit des consommateurs.

Sony a dû revoir à la baisse ses ambitions de ventes de consoles de jeu, d’ordinateurs personnels, d’appareils photos, de caméscopes et de télévisions. La rentabilité de certains de ces produits grands publics, comme les consoles et les ordinateurs, risque en outre d’être nettement moins élevée que l’an passé.

Les comptes annuels du groupe seront en outre affectés par d’importants frais de restructuration. Son nouveau PDG, Kazuo Hirai, un Japonais mâtiné de culture américaine, a amorcé une vaste réorganisation de plusieurs activités, à commencer par celles des TV, déficitaire depuis huit ans.

Réduction des effectifs

Ses premières mesures doivent conduire à une réduction des effectifs de 10.000 personnes d’ici à la fin de l’année budgétaire, soit 6% du total des emplois recensés fin mars 2011.

Leur philosophie est de céder des activités jugées non stratégiques et de concentrer les ressources sur les divisions porteuses, afin de renouer avec les bénéfices, après une année 2011-2012 catastrophique où Sony a déploré un déficit net équivalent à plus de 4,5 milliards d’euros.

Le groupe est toutefois resté dans le rouge au premier trimestre de l’exercice 2012-2013, déplorant entre le 1er avril et le 30 juin une perte nette de 24,6 milliards de yens (250 millions d’euros), contre 15,5 milliards l’an passé.

Son chiffre d’affaires a certes grimpé de 1,4%, mais cette progression est due à l’intégration dans les comptes du groupe de la totalité des revenus de sa filiale de téléphones portables, autrefois détenue en commun avec l’équipementier télécoms suédois Ericsson.

Nonobstant ce changement comptable, le chiffre d’affaires de Sony a baissé de 7%, principalement à cause d’une chute de plus d’un tiers des recettes tirées des ventes de télévisions, un domaine où le nippon subit particulièrement la concurrence des fabricants sud-coréens.

Ses ventes de caméscopes, d’appareils photo numériques compacts et à visée reflex ont en revanche progressé.

Son bénéfice opérationnel a plongé de 77,2%, à 6,3 milliards de yens (65 millions d’euros), plombé par la montée du yen et par la rentabilité moindre de son activité d’ordinateurs personnels dont les prix mondiaux ont continué de s’effriter.

Signe inquiétant, sa division de consoles de jeux a sombré dans le rouge, en raison de ventes en forte baisse de ses “anciens” modèles de salon Playstation 3 et portable PSP, que n’ont pu compenser les performances décevantes de sa nouvelle console portative Playstation Vita lancée en décembre 2011.