S’ils ont vite fait comprendre qu’il était impossible –principalement pour cause de conjoncture économique difficile- de rééditer le Plan Marshall mis en place en faveur de l’Europe, après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis n’ont pas pour autant abandonné à leur sort les pays du Printemps arabe et la Tunisie en particulier. Initiée rapidement après la chute du régime Ben Ali, l’assistance américaine à la Tunisie est à la fois indirecte et directe.
On le sait maintenant: les Etats-Unis –et la secrétaire d’Etat Hilary Clinton en particulier- sont pour beaucoup dans l’effort financier consenti par la communauté internationale –organisations multilatérales et Etats- en faveur de la Tunisie. Mais l’administration Obama a pris de nombreuses mesures et lancé une multitude de programmes pour aider à la réussite du processus de transition démocratique. Ces actions se déploient sur quatre axes: économique, politique, sécuritaire et humanitaire.
Le développement économique étant le principal défi auquel la Tunisie nouvelle est confrontée, les Etats-Unis y dédient une bonne partie de leur programme auquel ils ont consacré, selon un récent rapport du Coordinateur spécial pour les Transitions au Moyen-Orient, du Département d’Etat, plus de 300 millions de dollars. Washington en a consacré l’essentiel à l’assistance technique et financière à l’économie tunisienne et au secteur privé.
Pour, à la fois, favoriser la stabilisation fiscale, l’intégration économique et sociale, notamment dans les régions de l’intérieur, et développer les opportunités économiques et d’emploi dans tout le pays, en encourageant l’investissement et les réformes favorisant la croissance, les Etats-Unis ont bénéficié la Tunisie d’un don de 100 millions de dollars pour rembourser une partie de la dette auprès de la Banque mondiale et de Banque africaine de développement, permettant ainsi au gouvernement tunisien de dégager des moyens financiers pour ses programmes prioritaires, accorder leur garanti à l’Etat tunisien pour lui permettre d’emprunter plusieurs centaines de millions de dollars sur le marché international, etc.
En plus des actions déjà engagées (comme soutien des départements d’Etat et Commerce aux réformes du cadre juridique commercial pour créer un environnement favorable au développement de la franchise), d’autres sont en préparation dans le domaine économique et financier.
Ainsi, le Trésor américain va déléguer un «conseiller résident» auprès de la Banque centrale de Tunisie pour l’aider sur les questions de stabilité financière.
Ayant été déclarée éligible au Millennium Challenge Corporation (MCC) Threshold Program, la Tunisie va également bénéficier d’un fonds de 20 millions de dollars destiné à financer des réformes institutionnelles –en cours d’identification par le gouvernement tunisien et les Etats-Unis– visant à faire lever les obstacles à la croissance économique.
De même, l’Overseas Private Investment Corporation (OPIC) va faire bénéficier la Tunisie d’une enveloppe de 50 millions de dollars qui sera mise à la disposition de Tunisiens intéressés par le développement de partenariats avec des franchiseurs locaux, américains ou européens qui devraient créer près de 10.000 emplois.
Le développement des relations d’investissement entre la Tunisie et les Etats-Unis en général et aider plus spécifiquement à la création de petites et moyenne entreprises –appelées à être «le moteur de la croissance à long terme»- constituera la finalité du Tunisian-American Entreprise Fund, doté de 20 millions de dollars. Et c’est vers ce même objectif que se dirige le partenariat établi avec le gouvernement américain avec Microsoft Corporation. Après avoir été dotées de compétences requises en matière de business et de logiciels, 20 nouvelles start-ups tunisiennes seront mises en relation avec des capital-risqueurs. Une opération similaire a été mise sur pied avec Coca-Cola qui a permis à 100 étudiants de la région MENA de prendre part à un programme entrepreneurial aux Etats-Unis durant l’été 2012.
Mais les Etats-Unis multiplient également les actions visant à aider à l’amélioration des compétences, donc de l’employabilité des Tunisiens, sans lesquels les efforts pour doper la croissance économique ne produiraient pas leurs effets pleinement. Outre les cours d’anglais dispensés par des volontaires du Peace Corps, des centaines de jeunes tunisiens vont pouvoir bénéficier d’un Information Communications Technology (ICT) Sector Development Project destiné à les aider à trouver de l’emploi, mais ciblant également les entreprises du secteur pour leur permettre d’augmenter le volume de leurs exportations.