Anonymous, le collectif de pirates informatiques (Photo : Joël Saget) |
[04/08/2012 10:52:35] PARIS (AFP) Une petite société a déposé en France la marque Anonymous, du nom du collectif de pirates informatiques, ce qui lui a valu de s’attirer cette semaine les foudres et les menaces d’internautes, bien que son gérant affirme n’avoir jamais voulu s’enrichir par ce biais.
La société Early Flicker a déposé, le 16 février, auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) le nom, le logo et le slogan du collectif Anonymous, selon des documents consultés par l’AFP et confirmant une information du Parisien. Ce dépôt lui autorisait leur utilisation sur divers supports, notamment des vêtements, des sacs ou de la vaisselle.
Early Flicker propose depuis à la vente des tee-shirts déclinant le logo et le slogan sur son propre site mais aussi sur des sites marchands.
Mardi, une vidéo intitulée “Anonymous n’est pas à vendre” a été mise en ligne sur des sites de partage vidéo pour dénoncer la démarche d’Early Flicker.
“Notre logo et notre slogan ont été détournés à des fins marketing par une société peu scrupuleuse”, dit une voix visiblement issue d’un logiciel de transcription vocale, dans ce message mis en ligne par l’auteur “AnonymousFrancophone”.
“Le gérant de la société Early Flicker a usurpé nos symboles en les enregistrant comme marque déposée auprès de l’Inpi afin de les utiliser pour leur business”, ajoute la voix.
“Anonymous, soucieux de la liberté d’expression, exige de M. (Apollinaire) Auffret (le gérant) qu’il retire ces marques déposées de sa société, sous peine de déchaîner notre colère”, prévient-elle.
Dans un message mis en ligne sur l’un des sites de sa société, M. Auffret a indiqué que le site d’Early Flicker ainsi que ses boites de messagerie électronique avaient été depuis “prises d’assaut”.
Samedi, le site d’Early Flicker n’était plus consultable, a constaté l’AFP.
M. Auffret a assuré, dans ce message, que “l’idée elle-même de (s’) enrichir” par le biais de l’utilisation du logo, du nom et du slogan d’Anonymous ne lui était “jamais venue à l’esprit” et qu’il ne vendait que “2 à 3 objets par jour”.
Le gérant souligne que le dépôt auprès de l’Inpi permet, outre d’échapper à des poursuites légales en cas d’utilisation des éléments déposés, de poursuivre en justice les autres utilisateurs éventuels, ce qu’il affirme n’avoir jamais envisagé.
“J’échange actuellement avec l’un des comités de soutien France des Anonymous, à leur demande, je ferai ce qui leur semblera dans l’intérêt du mouvement”, écrit M. Auffret.
Contacté par l’AFP, M. Auffret n’a pu être joint.