La machine économique commence à redémarrer, mais les défis sont toujours là, énormes. C’est en effet un tableau contrasté qui ressort du rapport du Fonds Monétaire International (FMI), marquant la fin des consultations de l’Article IV avec la Tunisie, au titre de l’année 2012.
Le FMI prend d’abord acte des signes de reprise enregistrés début 2012, avec une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 4,8% durant le premier trimestre et une remontée du tourisme et des investissements directs étrangers. Et n’exclut pas que «la croissance réelle atteigne 6% en 2017» dans «un scenario de base» tablant sur «la poursuite de la stabilité macroéconomique, une amélioration de la gouvernance et de l’environnement des affaires, des réformes du marché du travail et du système éducatif pour traiter «l’inadéquation des compétences au travail», un renforcement du secteur financier, et la mobilisation d’importants financements extérieurs –y compris les IDE et des emprunts par le gouvernement et les entreprises.
Pour le FMI, donc, le potentiel de croissance à moyen terme demeure favorable. S’ils sont «grands» -et imputables notamment à une récession en Europe «pire que prévu» et qui pourrait réduire les exportations, et à l’aggravation des tensions sociales intérieures qui pourraient entraver l’investissement étranger et local- les risques à moyen terme sont «orientés à la baisse».
Toutefois, libérer le potentiel de croissance exige un package complet de réformes structurelles en vue de favoriser l’investissement privé auquel une «rapide stabilisation en Libye» pourrait également aider.
Face aux défis économiques et sociaux importants –dont le taux de chômage élevé et les déséquilibres régionaux- auxquels est confrontée la transition politique de la Tunisie, le FMI souligne la nécessité «de préparer le terrain à la transformation de l’économie et la promotion d’une croissance plus forte et plus inclusive» et d’œuvrer à la fois à «soutenir l’activité économique et préserver la stabilité macroéconomique».
A ce sujet, le Fonds considère comme «approprié» la croissance visée des investissements publics «tout en maîtrisant les dépenses courantes», salue «les efforts des autorités en vue de rationaliser la passation des marchés publics et améliorer l’exécution des investissements.
Sur le plan fiscal, le FMI souligne la nécessité «d’une reprise à moyen terme de la consolidation fiscale afin de préserver la durabilité de la fiscalité et de la dette» et de l’adoption d’un «plan clair» à cet effet. Il soutient les réformes fiscales projetées afin «d’augmenter les revenus et rendre le système plus équitable et favorable à la croissance» et met l’accent sur le contrôle des dépenses publiques à moyen terme, y compris la masse salariale, et la réforme des systèmes de retraite et de subventions.
En matière monétaire, tout en soutenant «le resserrement» de la politique suivie dans ce domaine «pour contenir l’inflation», saluant «la disponibilité de la Banque centrale à augmenter les taux d’intérêts si la pression inflationniste persiste», et mettant en exergue «d’assurer l’indépendance de la Banque centrale dans la conduite des politiques monétaire et de taux d’intérêt, le Fonds souligne «l’importance (…)de la coordination» dans ces domaines.
Last but not least, le FMI met l’accent de traiter «de manière décisive les créances douteuses et la recapitalisation des banques».