Standard Chartered : le PDG s’insurge contre des accusations “inexactes”

photo_1344493104294-1-1.jpg
à un forum financier à Los Cabos (Mexique) en marge du G20, le 18 juin 2012 (Photo : Cris Bouroncle)

[09/08/2012 06:20:44] LONDRES (AFP) Le PDG de la banque britannique Standard Chartered (SCB) s’est insurgé mercredi contre les accusations “inexactes” dont fait l’objet son institution aux Etats-Unis et jugé qu’un éventuel retrait de sa licence bancaire n’était pas étayé.

“Il y a beaucoup de choses que nous ne reconnaissons pas, que nous ne comprenons pas et qui sont factuellement inexactes”, a déclaré Peter Sands au cours d’une conférence téléphonique impromptue à Londres.

Il a affirmé que les bénéfices tirés des transactions avec l’Iran portent sur “des dizaines de millions” de dollars seulement, contrairement à ce qu’affirme le DFS (Département des services financiers de New York.

Selon lui, il n’y a pas d’élément en faveur d’un retrait de la licence bancaire de la banque à New York.

Peter Sands a par ailleurs jugé que cette affaire portait “clairement et fortement atteinte” à la réputation de la banque. “Il ne serait pas réaliste de prétendre le contraire”, a-t-il déclaré.

Standard Chartered est accusée par le DFS d’avoir dissimulé des transactions avec l’Iran représentant “environ 250 milliards de dollars”. “Pendant au moins dix ans”, selon le département des Services financiers de l’Etat de New York, SCB a ainsi perçu “des centaines de millions de dollars de commissions”, et “laissé le système financier américain vulnérable aux terroristes, trafiquants d’armes, trafiquants de drogue et régimes corrompus”.

La banque, dont le cours s’est effondré mardi à la Bourse de Londres, a repris quelques couleurs mercredi et clôturé en tête du palmarès des 100 principales valeurs du FTSE. Elle a regagné 7,08% à 1315,5 pence, après avoir perdu 16,76% la veille.

La banque a également reçu un soutien implicite du gouverneur de la Banque d’Angleterre Mervyn King, qui a appelé mercredi à ne pas mélanger le scandale du Libor et la mise en cause de SCB par les autorités américaines, soulignant que l’enquête était toujours en cours dans cette dernière affaire.

“Il est important que les gens fassent la distinction entre ces différentes affaires” qui concernent les banques britanniques, a déclaré M. King lors d’une conférence de presse.

“Concernant le Libor, tous les régulateurs concernés –que ce soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni– ont publié leurs conclusions de manière coordonnée, après la fin de leurs enquêtes et alors qu’ils avaient arrêté leur jugement”, a-t-il souligné.

La banque britannique Barclays a ainsi accepté fin juin de payer 290 millions de livres aux régulateurs britannique et américain dans une affaire de manipulation des taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009.

“C’est très différent de ce qui s’est passé pour Standard Chartered, où un seul régulateur, sans les autres, a rendu public (des faits) alors que l’enquête est toujours en cours”, a relevé M. King.