és du groupe volailler Doux manifestent à Châteaulin, le 23 juin 2012 (Photo : Fred Tanneau) |
[10/08/2012 04:47:40] QUIMPER (AFP) Les éventuels candidats à la reprise de Doux frais, placé en liquidation par le tribunal de commerce de Quimper, ont jusqu’à ce vendredi soir pour se faire connaître, alors que les 1.700 salariés du pôle frais du volailler finistérien tendent le dos et espèrent une bonne nouvelle.
Jeudi soir, aucune offre officielle n’avait été déposée sur le bureau des administrateurs judiciaires, selon des sources concordantes. Les candidats à la reprise de tout ou partie de ce pôle frais, chroniquement déficitaire, ont théoriquement jusqu’à vendredi 09h30 pour se faire connaître. Et généralement, ils se manifestent au tout dernier moment, indique un proche du dossier.
“Mais une offre reçue avant (vendredi) minuit ne pourrait être jugée en retard”, expliquait jeudi l’un des avocats du groupe Doux, Me Jean-Claude Gourvès. “La jurisprudence dit que les offres reçues le jour indiqué, même si ce n’est pas à l’heure précise, ne sont pas considérées comme tardives”.
Les représentants syndicaux des 1.700 salariés du pôle frais (abattage, découpe et conditionnement de la volaille vendue en rayons frais), attendent des nouvelles en fin de matinée ou en début d’après-midi, ont-ils indiqué à l’AFP.
à Chateaulin, le 1er juin 2012 (Photo : Fred Tanneau) |
“Je suis confiant”, explique Jean-Luc Guillard, délégué CFDT, syndicat majoritaire chez Doux. “Je ne comprendrai pas qu’il n’y ait pas de repreneurs avec la consommation qui augmente et ce qu’on achète. Actuellement les salariés sont un peu désorientés. Mais le gouvernement est prêt à nous aider”.
Jusqu’à la dernière minute, les négociations se sont poursuivies discrètement en coulisses. Plusieurs noms ont filtré dans la presse: LDC pourrait être intéressé par l’abattoir de poulets de Laval (303 emplois), Duc convoiterait les abattoirs de Blancafort (Cher, 244 emplois) et Serent (Morbihan, 175 emplois).
Arrêter de jouer avec les nerfs des salariés
Jeudi soir, aucun de ces groupes ne faisait de commentaire, pas plus que Sofiproteol, le consortium de plusieurs entreprises (dont Duc et LDC, ainsi que Terrena, Tilly-Sabco et Triskalia) qui avait présenté une offre de reprise globale de Doux rejetée par le tribunal le 1er août en raison de son caractère indivisible.
“Il faut arrêter de jouer avec les nerfs des salariés”, insiste Nadine Hourmant (FO), dont le syndicat a l’intention de faire appel du jugement. “Les collègues me disent qu’à Sérent ou dans d’autres sites du frais, il y a des gens qui craquent sur les chaînes… Mais on est confiant, il y a des industriels qui sont passés sur les sites”, ajoute-t-elle.
Le gouvernement, par la voix du ministre délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot, a réaffirmé jeudi que l’Etat “répondra présent” à côté d’un éventuel repreneur, sans préciser les modalités de l’aide qui pourrait être apportée, avec pour objectif de “sauver un maximum d’emplois”.
“L’Etat répondra présent, avec les collectivités locales d’ailleurs, mais sur la base d’un projet industriel clair, (…) d’avenir, pour moderniser la filière (…) mais aussi sur la base d’un projet avec un vrai volet social”, a déclaré M. Garot sur RTL.
Dans son jugement, le tribunal de commerce de Quimper avait placé Doux frais en liquidation judiciaire et fixé au 10 août la date-butoir pour d’éventuelles offres de reprise. Faute de repreneurs, la fin de la période d’activité est fixée au 10 septembre par les juges.
Pour les autres activités de Doux (export et produits élaborés), le tribunal a prolongé la période d’observation jusqu’au 30 novembre, préférant ainsi le plan de continuation du PDG Charles Doux à l’offre concurrente de Sofiproteol, l’établissement financier de la filière huiles et protéines végétales. Ce plan prévoit l’entrée majoritaire au capital de la banque britannique Barclays, qui espère ainsi récupérer ses 140 millions d’euros de créance.