Dans un rapport rendu public mardi 7 août, et intitulé «Débloquer le potentiel de l’Afrique du Nord à travers l’intégration régionale, challenges et opportunités (Unlocking North Africa’s Potential through Regional Integration, CHALLENGES AND OPPORTUNITIES), la Banque africaine de développement (BAD) revisite la problématique de l’intégration de la partie septentrionale du continent africain à la lumière des profonds changements -politiques, économiques, et sociaux, notamment- qu’y a déclenché la révolution tunisienne du 14 janvier 2011.
«Si cela va sans le dire, cela ira encore mieux en le disant». Faisant sien ce dicton de Talleyrand, la Banque africaine de développement (BAD) vient de rendre public un rapport sur un sujet qui a déjà fait l’objet d’une multitude de travaux de recherche, d’articles, discours, etc.: l’intégration régionale dans cette partie de l’Afrique allant de la Mauritanie à l’Egypte. Un an et demi après le déclenchement des révolutions tunisienne, égyptienne et libyenne, le timing met en évidence l’hypothèse sous-tendant ce travail: les changements en cours dans la région pourraient –devraient?- accélérer et faciliter le déclenchement d’un processus d’intégration régionale –plus sérieux que celui de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
«A la suite des bouleversements politiques et économiques capitaux» dans certains pays de la région, et «dans la perspective de la crise anticipée sur la rive nord de la Méditerranée, la quête de nouvelles opportunités économiques est en train de devenir de plus en plus importante. Le moment est, par conséquent, particulièrement opportun d’examiner comment les opportunités, souvent négligées pour une plus étroite intégration entres les pays d’Afrique du Nord, peuvent aider à renforcer leur développement», justifie la préface de l’étude de la BAD. Le moyen d’y arriver étant que «l’analyse de ces opportunités aidera à lancer un débat sur les politiques de développements au moment où de nouveaux gouvernements et de nouvelles relations sociales sont en train de se former», espère la BAD.
Au risque de réitérer une lapalissade, le rapport de la BAD rappelle qu’en général une «intégration régionale plus profonde en Afrique est impérative pour construire des marchés et de nouvelles opportunités de croissance, la création d’emplois et de meilleurs niveaux de vie» et peut «créer des économies plus robustes, compétitives et diversifiées, attirer et gratifier de nouvelles ressources d’investissement».
Or, le constat pour les pays d’Afrique du Nord (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte) est on ne peut plus désolant: malgré de «forts liens dus à une histoire commune, à la religion et à la langue», l’Afrique du Nord demeure mal intégrée. Un manque d’intégration qui, rappelle l’étude, a un coût économique estimé à 2 à 3% du produit intérieur brut.
(Source : BAD)