Un avion de la compagnie Alitalia (Photo : Patrik Stollarz) |
[14/08/2012 19:49:17] ROME (AFP) Les heures de la compagnie low cost sicilienne Windjet, au bord de la faillite et dont les vols ont été interrompus, sont comptées alors que les négociations en vue d’un rachat par Alitalia étaient dans l’impasse mardi soir.
Le ministre du Développement économique Corrado Passera avait convoqué mardi les dirigeants des deux compagnies et de l’Enac (aviation civile), pour tenter de sauver les négociations de rachat, interrompues samedi de façon “inattendue”, alors qu’elles étaient en cours depuis des mois.
Andrea Ragnetti, l’administrateur délégué d’Alitalia, avait déclaré à son arrivée qu’il n’y avait “plus aucune possibilité de dialogue” avec Windjet.
A l’issue de la réunion, M. Passera a estimé qu'”un intérêt stratégique d’Alitalia pour Windjet demeurait, mais pas à toutes les conditions actuelles”.
L’administateur délégué de Windjet, Stefano Rantuccio, a souligné de son côté “l’indisponibilité” d’Alitalia poour “aller de l’avant”, ce qui amène la compagnie low cost à explorer “d’autres solutions”.
Les deux compagnies se renvoient la responsabilité de cet échec, Windjet suspectant Alitalia d’avoir fait traîner les pourparlers pour abaisser le prix, tandis qu’Alitalia a invoqué des “risques financiers intolérables” pour le rachat de la low cost sicilienne.
Tous les vols de Windjet sont suspendus depuis samedi minuit, mais la licence de la compagnie low cost n’a pas été encore révoquée par l’Enac.
Le gouvernement a par ailleurs pris acte de la décision de Windjet de demander, à titre conservatoire, la suspension de sa licence.
Les passagers de Windjet ont été pris en charge par d’autres compagnies comme Alitalia, Meridiana, Easyjet, Blu Panorama et Neos, moyennant un supplément allant de 80 euros pour les vols nationaux jusqu’à 250 euros pour les vols internationaux, une décision contestée par les associations de consommateurs.
Cette prise en charge reste garantie pour les vols jusqu’à la fin du mois d’août. Aucune information n’a en revanche été donnée concernant les quelque 300.000 personnes qui ont déjà réservé des vols jusqu’en octobre.
Les dettes de Windjet s’élèvent à environ 140 millions d’euros selon les médias. Une faillite de la compagnie signifierait la perte de 500 à 800 emplois (salariés et emplois induits).
Les employés de Windjet ont adressé mardi une lettre aux passagers, dans laquelle ils rejettent l’idée que la compagnie ait fait faillite et se disent “prêts à monter sur les avions” pour les emmener à destination.
Une banqueroute de Windjet pourrait avoir des conséquences importantes aussi pour les tour operators.
“Tout le système de l’aviation civile italienne (..) risque de disparaître”, s’est inquiété lundi Vito Riggio, président de l’Enac, dénonçant “la pression des compagnies low cost irlandaises et anglaises et des compagnies des pays arabes qui ne payent pas le pétrole”.