Allemagne : l’ex-chancelier Schröder défend ses réformes du marché du travail

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électoral à Francfort, le 18 septembre 2002 (Photo : Eric Feferberg)

[16/08/2012 09:19:19] BERLIN (AFP) L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder a défendu jeudi dans une interview ses réformes du marché du travail présentées il y a dix ans, affirmant que grâce à elles notamment, le nombre des chômeurs avait reculé de deux millions.

“Nous avons deux millions de chômeurs en moins par rapport à 2005, quand les réformes ont été mises en place”, a souligné dans le quotidien Bild l’ancien dirigeant social-démocrate, qui a gouverné l’Allemagne de 1998 à 2005 à la tête d’une coalition social-démocrate/verte.

“Cela n’est pas dû uniquement à l’Agenda 2010 (le vaste catalogue de réformes engagées par son gouvernement, ndlr) mais il y a toutefois contribué”, a-t-il ajouté.

“Je sais que ces réformes ont été douloureuses au début”, a-t-il également affirmé. “Mais quand on voit aujourd’hui les réussites, cela valait la peine pour notre pays”, selon M. Schröder qui évoque même “un gain pour la société”.

Le 16 août 2002, le directeur du personnel du constructeur automobile Volkswagen, Peter Hartz, avait remis au chancelier Schröder un vaste catalogue de propositions pour réformer le marché du travail, baptisé “Agenda 2010”.

Parmi elles figuraient notamment une refonte contestée des aides au chômage créant une allocation unique pour les chômeurs de longue durée et les bénéficiaires de l’aide sociale, l’allocation dite “Hartz IV”, aujourd’hui de 374 euros par mois et à laquelle peuvent s’ajouter des aides au logement par exemple.

Entré en vigueur en 2005, ce pan des réformes avait suscité une vague de manifestations sans précédent dans le pays à l’été 2004, des centaines de milliers de personnes descendant dans les rues, en particulier dans l’ex-RDA touchée de plein fouet par le chômage.

L'”Agenda 2010″ prévoyait également des sanctions pour les chômeurs qui refuseraient une offre d’emploi.

Gerhard Schröder ne cessait alors de défendre l’idée qu’il ne devait pas être possible d’avoir des revenus plus élevés en vivant de diverses aides sociales qu’en travaillant.

Dix ans plus tard, des voix critiques s’élèvent notamment pour dénoncer une paupérisation des plus défavorisés.