ût 2012 à Sao Paulo (Photo : Yasuyoshi Chiba) |
[17/08/2012 16:15:20] SAO PAULO (AFP) Le marché en plein essor de l’aviation d’affaires au Brésil, utilisée par les entrepreneurs, les célébrités et tous ceux pour qui “le temps, c’est de l’argent”, cherche à maintenir le cap de la croissance en dépit des turbulences de la crise économique mondiale.
A l’aéroport de Congonhas, à Sao Paulo, capitale économique du pays, 70 avions sont exposés dans le cadre de la neuvième édition de la Latin American Business Aviation Conference & Exhibition (Labace), le “deuxième plus grand salon de l’aviation d’affaires du monde”, selon ses organisateurs.
“Le marché de l’aviation d’affaires a beaucoup progressé au Brésil à la différence des autres pays”, a déclaré à l’AFP Eduardo Marson, président de l’Association brésilienne de l’aviation générale (Abag), qui regroupe toutes les activités aériennes civiles autres que le transport commercial.
Selon lui, de 2010 à 2011, le secteur a enregistré une croissance de 6,4%, et de 2011 à 2012, il table sur une expansion de 4,5% à 5%.
“Mais malgré cela, nous ne sommes pas à l’abri de la crise mondiale”, estime M. Marson.
La Labace, qui a pris fin vendredi, a accueilli une centaine d’entreprises telles que les avionneurs canadien Bombardier, américains Gulfstream et Hawker Beechcraft, l’européen Airbus, le brésilien Embraer, ainsi que des fournisseurs de services, d’assurances et d’entretien.
L’an dernier, ce salon avait exposé 60 appareils, reçu 15.000 visiteurs en trois jours et vu se conclure pour 400 millions de dollars de contrats.
ût 2012 à Sao Paulo (Photo : Yasuyoshi Chiba) |
“L’aviation d’affaires est celle qui a le plus progressé. L’économie progresse, les entreprises et le nombre de riches aussi, et cela augmente la vente d’avions”, a expliqué Dorieldo Luis dos Prazeres, de l’Agence brésilienne d’aviation civile.
Au Brésil, l’aviation commerciale dessert régulièrement 130 destinations, tandis que celle d’affaires en couvre 3.500, selon l’Abag, soit 75% du territoire national.
Le Brésil –sixième économie mondiale et 191 millions d’habitants– reste un marché attirant, même si le gouvernement vient de revoir à la baisse sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour cette année à moins de 3% et que les marchés misent sur 1,8% seulement.
“Pour notre division d’avions d’affaires, le Brésil est un marché très intéressant où les clients augmentent”, a affirmé à l’AFP Annie Cossette, une porte-parole de Bombardier.
Plus d’affaires en moins de temps
A la Labace, le brésilien Embraer exposait depuis son plus petit modèle, le Phenom 100 de six à huit places vendu au prix de 4 millions de dollars, jusqu’à son luxueux Lineage 1000 de 19 places, qui vaut 53 millions de dollars.
Embraer a livré son premier avion d’affaires en 2002 et 540 à cette date, dont 112 au Brésil. Plus de la moitié l’ont été au cours des deux dernières années.
Les autres grands marchés d’Embraer dans ce secteur sont les Etats-Unis et l’Europe, suivis de la Chine.
“Nous sommes très jeunes dans ce marché mais il marche très bien. Ces avions ne sont plus un luxe au Brésil mais un outil de travail qui permet de faire plus d’affaires en moins de temps”, a souligné Marco Tulio Pellegrini, un porte-parole de Embraer.
“L’aviation d’affaires est intimement liée à l’activité économique”, a ajouté M. Pellegrini rappelant que le Brésil accueillera la Coupe du monde de football en 2014 et les jeux Olympiques en 2016.
Selon l’Abag, le Brésil possède déjà aujourd’hui la seconde flotte d’aviation générale du monde –soit 13.094 avions en 2011–, dont un quart à Sao Paulo. Et le seul segment des avions d’affaires en compte 1.650, car ceux qui en ont les moyens choisissent l’avion pour échapper à la circulation automobile cahotique.