Paris bastion de résistance dans le paysage morose du tourisme

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ût 2012 (Photo : Fred Dufour)

[23/08/2012 12:28:43] PARIS (AFP) Paris s’affirme plus que jamais comme un bastion de résistance dans le paysage morose du tourisme, grâce à des visiteurs étrangers toujours plus nombreux mais la capitale, malgré tous ses atouts, a de nombreux défis à relever pour maintenir son rang.

Selon les chiffres de l’Office du tourisme, la capitale devrait battre cette année un nouveau record de fréquentation, avec une progression de 1,5% par rapport à 2011, alors que la plupart des régions françaises souffrent depuis le printemps de la crise ou de la mauvaise météo.

Dans les hôtels, les taux d’occupation sont stables (-0,7 point à 79%) par rapport à une année 2011 inégalée. En revanche, les prix moyens sont à la hausse (+6,9% à 164 euros).

Les intempéries ont peu de répercussions sur Paris mais surtout le nombre de visiteurs étrangers y bat des records. Rien qu’au premier semestre, les touristes internationaux ont été 6% plus nombreux là où les Français ont été en repli de 3,2%.

Le recul de l’euro a dopé le retour de clientèles traditionnelles comme les Américains (+14,6% à 670.000), les Britanniques (+7,9%) ou les Japonais (+6,2%). En Europe, les Suisses au fort pouvoir d’achat sont 23,9% de plus, tandis que les Espagnols, crise oblige, plongent de 22%.

700 à 850.000 Chinois

Les pays émergents sont à la fête, du Moyen-Orient (+19,6%) à la Chine (+14,6% à 75.900).

Et les chiffres ne reflètent que partiellement la réalité car nombre de Chinois ne dorment pas à Paris ou même en Ile-de-France, venant dans la capitale uniquement pour des visites et des achats. Leur nombre total varie selon les estimations “entre 700.000 et 850.000”, selon Paul Roll, le directeur général de l’Office de tourisme de Paris.

Les Français ont été 3,6 millions (-3,2%) à visiter Paris au premier semestre sur un total de 7,76 millions de touristes. En cause, la crise mais aussi les élections ou encore les ponts de mai qui ont gêné le tourisme d’affaires.

“Dans un contexte économique peu rassurant, on est plutôt optimistes pour l’avenir”, a résumé Paul Roll devant la presse jeudi.

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édrale de Notre-Dame à Paris, le 15 août 2012 (Photo : Pierre Verdy)

Paris dispose d’atouts indéniables comme ses monuments et musées, premier motif de visite pour 89% des visiteurs, devant la découverte de la ville (79%) et le shopping (50%).

La capitale est aussi selon l’Office du tourisme la première destination mondiale en terme d’achats détaxés, grâce aux Chinois, Russes, Japonais, Brésiliens ou Américains.

De grandes expositions sont annoncées (Dali au Centre Pompidou, L’impressionnisme et la mode à Orsay…) mais aussi le Mondial de l’automobile qui draine beaucoup de visiteurs et la tenue de congrès.

Une offre à renouveler

Le renouvellement de l’offre parisienne est une nécessité pour maintenir l’attractivité de la ville lumière. Cinq musées vont ouvrir ou rouvrir d’ici 2015, l’an prochain aura lieu le salon du Bourget, etc.

4.000 nouvelles chambres sont programmées pour les 4 à 5 ans à venir dans Paris ou à ses portes, dont une partie grâce à la transformation de bureaux en hôtels.

L’enjeu est de taille. Près de 21 millions de touristes pourraient venir à Paris en 2030 (+38% par rapport à 2010). Dès 2015, les touristes provenant des pays émergents devraient dépasser ceux des clientèles traditionnelles, selon l’Office.

La part de l’Europe devrait baisser de 51% en 2010 à 41% en 2030. L’Asie du nord-est sera alors la région du monde la plus visitée devant l’Europe méridionale et l’Europe occidentale.

Paris, dont la principale rivale est Londres, fera face à de nouvelles concurrentes et devrait perdre “mécaniquement des parts de marché”, selon Paul Roll, même si elle devrait profiter de la croissance des déplacements mondiaux.

Dans cette concurrence exacerbée, tous les moyens seront bons pour fidéliser les touristes comme mettre des bouilloires dans les chambres des Chinois ou leurs chaînes de télévision préférées.