Facebook : Citigroup juge l’offre d’indemnisation du Nasdaq insuffisante

photo_1345736995665-1-1.jpg
éseau social (Photo : Emmanuel Dunand)

[23/08/2012 15:53:28] NEW YORK (Etats-Unis) (AFP) La banque américaine Citigroup juge insuffisante la proposition de la plateforme boursière Nasdaq pour indemniser les investisseurs victimes des problèmes techniques ayant entouré l’entrée en Bourse de Facebook, et n’exclut pas des recours.

“La proposition du Nasdaq est insuffisante”, écrit la banque dans une lettre adressée mercredi au gendarme boursier américain, la Commission des opérations de Bourse (SEC), et dont l’AFP a obtenu une copie. Elle “devrait être rejetée par la Commission”, ajoute-t-elle.

Le Nasdaq a mis en place un fonds d’indemnisation, dont il a proposé le mois dernier à la SEC de porter le montant de 40 à 62 millions d’euros.

Ces 62 millions sont “peut-être suffisants pour faire croire au public que le Nasdaq remplit ses obligations”, mais les compensations que plusieurs acteurs financiers ont dû payer à leurs clients sont “d’environ sept fois” cette somme, écrit Citi.

La banque évalue ses propres pertes à environ 20 millions de dollars.

Elle estime être en droit de “récupérer la totalité de ses pertes dues à la négligence du Nasdaq, et pas seulement une très petite fraction comme c’est actuellement le cas” avec la proposition de la plateforme boursière.

Elle prévient qu’elle se réserve le droit “de réclamer des réparations au Nasdaq, par les voies légales appropriées”.

Le lancement de Facebook le 18 mai sur la Bourse électronique de New York, l’un des plus attendus de l’année, avait été perturbé par le fort volume d’ordres d’achat et de vente, suscitant le dépôt de plaintes d’investisseurs ayant perdu de l’argent dans l’opération.

La banque suisse UBS a notamment indiqué fin juillet avoir accusé une perte de 349 millions de francs suisses (environ 365 millions de dollars) et vouloir en “réclamer la compensation intégrale”.

Pour Citi, la responsabilité du Nasdaq ne fait aucun doute.

“Les centaines de millions de dollars de pertes accusées par des acteurs du marché en connexion avec la mise en Bourse de Facebook résultaient d’une série de décisions hâtives, intéressées et à haut risque du Nasdaq”, accuse-t-elle.

“Le Nasdaq était conscient que l’entrée en Bourse de Facebook allait être la plus grande IPO technologique de l’histoire, et s’est efforcé de surpasser le NYSE”, l’autre grande plateforme boursière américaine sur laquelle l’opération aurait pu avoir lieu, estime-t-elle.

Il “a consacré plus d’énergie à faire campagne pour obtenir l’entrée en Bourse de Facebook (sur son propre marché) que pour assurer une bonne réalisation de l’opération”, juge-t-elle.