L’économiste
Ezzeddine M’barek s’est penché sur l’état des régimes de retraite tunisiens,
sujet on ne peut plus d’actualité, aussi bien en Tunisie que dans plusieurs pays
à travers le monde. Son article qu’il vient de publier dans le quotidien La
Presse de Tunisie, jeudi 23 août 2012, portant le titre «Déficit des régimes de
retraite : Les causes et les solutions» détaille les tenants et aboutissants de
la situation de ces régimes.
L’auteur, tout en soulignant que “… que les régimes privés ou publics de
retraite connaissent des déficits alarmants, et ce depuis plusieurs années“,
fait le constat que “les ajustements utilisés pour rétablir l’équilibre entre
les dépenses et les recettes sont essentiellement basés sur le relèvement des
taux de cotisation. Mais en vain, l’équilibre ne perdure qu’éphémèrement ou
n’est jamais atteint“.
Il juge même que “… ce taux de cotisation devient très élevé (20,7% dans le
secteur public, à la charge de l’employeur 12,5% et du salarié 8,2%) à tel point
qu’il a eu un effet négatif sur le revenu disponible des ménages et, par
conséquent, sur leur consommation des biens et services“.
Pour suivant son analyse, l’économiste affirme que “… le coût du travail devient
plus important pour les employeurs qui désirent recruter davantage, et ceci
décourage la demande de l’emploi dans une économie qui cherche à sortir du
gouffre du chômage“.
A partir de là, l’auteur décline les causes de cette situation qui sont au
nombre de cinq, en l’occurrence :
– un régime de répartition très généreux;
– une croissance économique qui ne génère pas assez de postes d’emploi;
– une mauvaise gouvernance;
– l’intervention de l’Etat;
– la démographie.
Et l’auteur de l’article de proposer cinq solutions qu’il estime à même de
débloquer la situation, tout en “affirmant qu’il n’y a pas de remèdes miracles à
ce problème devenu plutôt structurel que conjoncturel“. Les voici:
– une croissance économique soutenue (“C’est la solution miracle qui peut nous
mener vers l’équilibre sans même penser à des solutions draconiennes, voire un
abaissement du niveau des prestations par exemple“), écrit-il;
– trouver d’autres moyens de financement;
– diminuer le niveau des prestations;
– allonger la durée de l’activité;
– instaurer un régime basé sur le principe de la capitalisation (les fonds de
pension), qui suppose, entre autres, “un salaire élevé pour supporter les taux
élevés de contribution sans compromettre le train de vie normal“, et “un marché
financier très développé pour pouvoir absorber un très grand nombre de titres et
générer des intérêts et avantage conséquents sans tomber dans les crashs
financiers et la non-solvabilité“, explique M. M’barek.
Pour cette dernière solution, l’auteur met en garde: “l’économie tunisienne à
l’heure actuelle ne peut pas permettre d’entrer dans cette aventure meurtrière
alors qu’il est possible d’essayer ce type de mécanisme pour une proportion ne
dépassant pas 10% afin d’acquérir l’expérience et de voir les conséquences sans
subir un grand risque“.
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