Mise en place de chaises longues le 8 juillet 2012 sur la plage de Nice (Photo : Valery Hache) |
[24/08/2012 12:05:02] PARIS (AFP) Fréquentation en baisse, marchandage pour le moindre achat et recherche systématique d’économies: les vacances d’été auront été compliquées pour bon nombre de régions touristiques françaises, même si certaines s’en sont mieux sorties que d’autres.
“Ce n’est pas un grand millésime”, résume Gérard Octroy, de l’Observatoire régional du tourisme Rhône-Alpes qui parle d’un repli de la fréquentation pouvant atteindre jusqu’à 3%.
Les organisations patronales de l’hôtellerie et de la restauration broient carrément du noir car au-delà de la météo, c’est le budget des vacanciers, encore plus serré que d’habitude, qui les inquiètent pour l’avenir.
Après un printemps déjà pénalisé par le mauvais temps ou les élections, le nombre de nuitées aurait baissé de 5% au plan national entre fin juin et mi-août, selon le cabinet Protourisme.
Le patron des tours-opérateurs, René-Marc Chikli, se désole d’une saison en repli de 6,7% entre mai et juillet. Les campings aussi prévoient un repli de 2 à 4% en fréquentation et en chiffre d’affaires.
Après une année 2011 exceptionnelle, l’été 2012 aura joué avec les nerfs des professionnels dans la plupart des régions sauf pour Paris/Ile-de-France, qui a bénéficié d’un afflux record d’étrangers. Provence-Alpes-Côte d’Azur aussi a été mieux lotie grâce au beau temps, même si les records de l’an dernier ne tomberont pas.
Les intempéries ont plombé en juillet le littoral atlantique. En montagne, l’été a démarré très tard. L’Alsace a aussi passé un mois de juillet “médiocre”.
Dans le Nord Pas de Calais, la fin de saison est abordée “avec un moral grandissant” grâce au retour du soleil en août. Les retombées des Jeux olympiques de Londres auraient généré jusqu’à 10% de chiffre d’affaires chez certains professionnels.
Dans les Landes, les campings ont fait le plein en août, après un plongeon de 30% en juillet.
à Paris, le 21 avril 2011 (Photo : Pierre Verdy) |
“Moins loin, moins longtemps, moins cher”
Certains s’en sont sortis ponctuellement grâce au passage du Tour de France, de festivals comme Marciac (Gers) qui a vu sa fréquentation plus que doublée (+153%), ou de la renommée du site comme Saint-Cirq-Lapopie (Lot), le “plus beau village de France” (+83%).
Le tourisme de proximité, en temps de crise, a joué son rôle. En Ardèche, une hausse de 10% du taux de remplissage est expliquée par un afflux de Lyonnais, Grenoblois et même de Marseillais.
“Les gens qui ne partent pas en vacances deviennent des excursionnistes qui vont aller visiter un site proche, comme la dune du Pyla”, raconte Isabelle Galinier, directrice du tourisme au syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (Gironde).
Dans les parcs de loisirs, l’été n’a pas été simple non plus, compte tenu de la météo et du contexte économique. “Il faudra attendre la fin de la saison pour pouvoir tirer un bilan clair”, selon une spécialiste du secteur.
Car même si la fréquentation devait s’améliorer, les touristes sont toujours des adeptes du “moins loin, moins longtemps et surtout moins cher”, explique Didier Arino, patron du cabinet Protourisme.
“Les vacanciers font des choix et le premier, c’est l’hébergement”, pointe Gérard Octroy. “Les hôtels souffrent beaucoup et les restaurateurs envoient des signaux d’alarme”, relève-t-il.
A Sare, un village du Pays basque intérieur, la patronne d’un hôtel-restaurant n’en revient pas que des clients marchandent pour avoir un deuxième pichet de sangria à moitié prix.
Ailleurs, on a vu ressortir du garage la vieille caravane du grand-père alors que la tente, moins chère qu’un mobil-home, regagne du terrain.
Les touristes optent aussi pour le vélo, qui évite de payer une essence trop chère. Pour les prestataires qui proposent l’activité “La Loire à vélo”, un parcours de 800 km à travers châteaux, vignobles ou jardins, cela veut dire de 30% à 50% de chiffre d’affaires en plus l’été.