Cuba : les réformes de Raul Castro sont insuffisantes pour relancer l’économie

photo_1346096581725-1-1.jpg
ésident Raul Castro fait un discours lors de la fête nationale cubaine, à Guantanamo, le 26 juillet 2012 (Photo : Juan Pablo Carreras)

[27/08/2012 19:44:08] LA HAVANE (AFP) Les réformes lancées par le président cubain Raul Castro risquent d’être insuffisantes pour élever le niveau de vie des Cubains et remettre l’économie sur la voie du développement, estime une étude de six économistes cubains diffusée lundi à La Havane.

“Le processus d’+actualisation+ du modèle économique pourrait ne pas être suffisant pour créer les changements nécessaires à une amélioration significative du niveau de vie de la population cubaine et lancer un mouvement qui placerait le pays sur la voie d’un développement économique et social”, affirme l’économiste cubain Mauricio de Miranda.

Pour y parvenir, Cuba a besoin de s’ouvrir davantage à l’économie de marché (l’Etat contrôle 90% de l’économie), de modifier son système monétaire et de se doter d’un cadre légal qui établisse “des normes claires et transparentes”, juge Mauricio de Miranda, directeur du département économique de l’Université pontificale Javeriana de Cali, en Colombie.

De Miranda et les cinq autres économistes du Centre d’études économiques de La Havane analysent dans leur livre “Cuba. Vers une stratégie de développement pour le début du 21e siècle” les réformes lancées en 2011 par le régime communiste pour “actualiser” un modèle hérité de l’Union soviétique des années 70.

Les réformes “manquent de précision quant aux mesures qui doivent être adoptées” et “seules deux décisions apportant de la flexibilité ont été prises, les autorisations d’achat-vente des véhicules et des logements”, estime Mauricio de Miranda dans cette étude diffusée par la revue Espacio Laical (www.espaciolaical.org).

“La réforme du mécanisme économique doit aller vers une meilleure utilisation des ressources sous la régulation de l’Etat”, poursuit-il en soulignant qu’il s’agirait d’un “marché régulé, mais non contrôlé par l’Etat”.

Cuba doit éliminer la circulation de deux monnaies (le peso “national” et le peso “convertible”, équivalent au dollar) et donner à sa monnaie un soutien basé sur “la production de biens et services intégrables au système international”, ajoute-t-il.

“L’urgence des réformes institutionnelles est cruciale”, affirme Mauricio de Miranda, qui appelle de ses voeux l’établissement de nouveaux codes du commerce et du travail et de nouvelles lois fiscale, bancaire et d’investisement étranger.