Baisse des carburants : verdict mardi après d’ultimes discussions

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à essence (Photo : Philippe Huguen)

[28/08/2012 04:24:20] PARIS (AFP) Le gouvernement dévoilera mardi l’ampleur de la baisse des prix à la pompe attendue cette semaine, qui sera de quelques centimes, après d’ultimes discussions pour convaincre les industriels de contribuer à une mesure qui risque de laisser les consommateurs sur leur faim.

Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici devrait dévoiler les détails de la baisse lors de son passage au journal télévisé de TF1, même si le suspense est déjà en grande partie éventé, puisque le premier ministre Jean-Marc Ayrault a reconnu lundi soir sur France 2 que la baisse sera proche de 2 à 4 centimes.

Lundi, M. Moscovici a réaffirmé devant les associations de consommateurs, qu’il recevait à Bercy, son engagement de faire diminuer les prix des carburants dès cette semaine, avant les derniers retours de vacances et la rentrée des classes, et alors que le gazole a atteint la semaine dernière un record, à 1,4592 euro le litre en moyenne, et que le sans plomb est proche de ses plafonds.

Mardi, le ministre recevra les professionnels du secteur, avant d’annoncer dans la soirée les résultats de ces tractations, qui devraient se traduire par une baisse de quelques centimes des prix à la pompe, après un ultime arbitrage de l’Elysée dans l’après-midi.

Dans le détail, le gouvernement va demander aux professionnels de baisser leurs tarifs pendant quelques semaines, le temps d’instaurer la baisse de la principale taxe sur les carburants (TICPE) qu’il a promis de mettre en oeuvre, à défaut du blocage des prix qui avait été promis par François Hollande avant son élection.

Les industriels en ordre dispersé Or, les industriels sont partagés quant à l’effort qu’ils pourraient fournir.

Les magasins Leclerc et Système U ont devancé l’appel du gouvernement, en s’engageant à vendre le carburant à prix coûtant jusqu’à la fin du mois, avant l’application de la baisse de taxe envisagée par le gouvernement.

Et l’organisation des pétroliers, l’Ufip, s’est dite prête à “accompagner l’effort du gouvernement”, tout en disant qu’il ne fallait attendre de “miracle”.

Mais l’Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP), qui représente les enseignes rivales Auchan, Carrefour, Casino et Cora, a jugé ces déclarations “prématurées”. L’UIP est en effet très réticente à baisser les prix, faisant valoir que les stations-service ne réalisent qu’un centime de marge par litre de gazole ou d’essence.

Le groupe Carrefour a par ailleurs rappelé à l’AFP avoir mis en place des mesures garantissants des prix inférieurs à la concurrence aux pompes de ses hypers (dans un rayon de 5 km), faisant déjà de l’enseigne “la moins chère sur le gazole depuis 10 semaines”, d’après une porte-parole.

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à une réunion avec les associations de consommateurs sur le prix des carburants, le 27 août 2012 à Paris (Photo : Thomas Samson)

Toutes enseignes confondues, la grande distribution réalise environ 60% des ventes de carburant dans l’Hexagone, devant les compagnies pétrolières (30%) et les autres détaillants (10%).

Après la réunion dans la matinée avec les pétroliers, pour laquelle il sera entouré de ses collègues Delphine Batho (Energie) et Benoît Hamon, M. Moscovici se rendra dans l’après-midi à Matignon puis à l’Elysée pour d’ultimes arbitrages.

Sans attendre le verdict, les associations de consommateurs ont prévenu qu’une baisse de quelques centimes serait très loin du compte, alors que le pouvoir d’achat est malmené de toutes parts, et ont demandé des mesures de plus long terme pour lutter contre la flambée des prix à la pompe.

“Nous sommes certains que ce ne sera pas suffisant et nous avons peur que cette légère baisse suscite beaucoup de désillusions”, a lancé lundi Michel Fréchet, président de la Confédération générale du logement (CGL), tandis que l’association Familles Rurales soulignait qu’en-dessous de 10 centimes par litre, il n’y aurait “aucun impact” sur le pouvoir d’achat des ménages.