Université d’été du Medef : le gouvernement confronté au patronat

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été du Medef le 2 septembre 2011 à Jouy-en-Josas (Photo : Eric Piermont)

[29/08/2012 05:08:15] PARIS (AFP) La traditionnelle rentrée du Medef, de mercredi à vendredi, sera l’occasion pour le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et son gouvernement de se confronter au monde patronal, en première ligne pour tenter d’alléger la facture fiscale des entreprises.

Comme chaque année, le Mouvement des entreprises de France (Medef) tient son Université d’été sur le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines), avec plusieurs patrons du CAC 40, mais aussi des syndicalistes, des politiques et des personnalités de la société civile.

Le thème officiel de cette grand-messe est “Intégrer”, c’est-à-dire, selon l’organisation patronale, “comprendre et assimiler les nouveaux paramètres économiques, sociaux, humains, technologiques, géopolitiques”, “accueillir”, “rejoindre” ou encore “fédérer”.

Le Medef n’a pas souhaité en dire davantage lundi sur le programme et les invités de ces trois journées, ni sur ses attentes.

Mais le clou de l’édition 2012 sera l’ouverture de l’Université d’été par un chef de gouvernement socialiste, une première. Jean-Marc Ayrault y prononcera un discours mercredi à 14h30, a annoncé lundi Matignon.

Une dizaine d’autres membres du gouvernement ont inscrit ce rendez-vous à leur agenda et interviendront donc devant les chefs d’entreprises, dont le titulaire de l’Economie Pierre Moscovici et son ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac, leur collègue du Travail Michel Sapin et celle du Commerce extérieur Nicole Bricq.

“Sérieux désaccord”

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui a érigé la “négociation franche” en “méthode” après avoir mis en accusation la direction de PSA Peugeot Citroën qui veut supprimer 8.000 emplois en France, sera également présent.

Le gouvernement est attendu de pied ferme par le patronat. Alors que le président François Hollande s’est engagé à ramener le déficit public de 4,5% du PIB cette année à 3% l’an prochain, malgré une croissance atone, il a aussi promis de faire porter l’effort fiscal essentiellement sur les plus aisés et les grosses entreprises.

La patronne des patrons Laurence Parisot, qui n’avait pas tari d’éloges pendant la présidentielle sur le travail “extraordinaire” de Nicolas Sarkozy, avait aussi jugé que le projet de François Hollande représentait une “charge écrasante” pour les entreprises.

Depuis l’élection du socialiste à l’Elysée, elle a loué la volonté de dialogue affichée par le gouvernement, tout en faisant état d’un “sérieux désaccord” à l’issue de la conférence sociale des 9 et 10 juillet, notamment sur les thèmes de l’emploi et du marché du travail.

En dressant un tableau apocalyptique de l’économie française, menacée par un nombre “massif” de faillites, la présidente du Medef a aussi appelé de ses voeux une “stratégie de baisse des prélèvements obligatoires sur les entreprises qui, seule, permettra l’amélioration de la compétitivité de notre économie”.