Les touristes chinois à Paris, rois du shopping malgré des séjours express

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à Paris (Photo : Martin Bureau)

[30/08/2012 08:43:53] PARIS (AFP) Qu’ils viennent de Chine continentale, de Singapour, Hong Kong ou Taïwan, les touristes chinois sont chaque année plus nombreux en France, et malgré des styles de voyages différents, ils sont depuis 2009 les nouveaux rois du shopping.

A Paris, dans les grands magasins ou sur les Champs-Elysées, des centaines de touristes chinois patientent en file indienne devant les enseignes de luxe, pour acheter le dernier sac ou accessoire, avant d’être reçus par des vendeuses s’exprimant en mandarin.

Le panier moyen des Chinois (montant dépensé dans un même magasin le même jour) a atteint 1.470 euros en 2011 (1.500 pour les Chinois de Hong Kong) alors qu’il était de 1.300 euros en 2010 et 650 euros en 2005, selon les données collectées dans les magasins partenaires de Global Blue, société de services spécialisée dans la détaxe touristique.

Ils devancent le Brésil (680 euros), la Russie (1.000) ou l’Inde (765) mais sont devancés par les touristes Arabie Saoudite dont le panier est de 6.100 EUR avec des achats record en joaillerie.

“Pour les Chinois, la France, on pourrait même dire Paris, est la destination préférée en Europe pour le shopping”, affirme Lucie Delahaye, directrice marketing à Global Blue France.

Conscient de la montée en puissance de cette clientèle dans la capitale, le groupe Figaro a lancé en 2011 Paris Chic, un trimestriel gratuit haut de gamme en mandarin, distribué gratuitement en France et en Chine partout où les voyageurs chinois séjournent.

Selon des clients interrogés par l’AFP, l’achat en France d’un produit de luxe est une bonne affaire, entre 30% et 40% de moins pour un sac Chanel vendu 3.100 euros à Paris, car les taxes sur les produits de luxe sont lourdes en Chine. Et il y a des soldes en France, chose rare en Chine.

– Cinq pays en dix jours –

En dehors des achats, les Chinois se divisent en deux groupes de tailles différentes, souligne Paul Ping, gérant de l’agence de tourisme MT voyages à Paris.

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éro à Paris (Photo : Thomas Coex)

Les moins nombreux viennent de Singapour, Hong Kong ou Taïwan, qui entrent en France sans visa, parlent bien anglais, vont dans de grands hôtels, voyagent souvent en individuel et prennent souvent le temps de visiter

“Et puis, il y a la majorité venant de Chine continentale, appartenant à la classe moyenne supérieure, qui vient avec des agences chinoises. Ces dernières s’occupent des visas, fournissent le guide qui accompagne le groupe depuis la Chine, le transport en car et réservent des hôtels bon marché”, affirme M. Ping.

“Ils adorent les formules +cinq pays en dix jours+, qui comprend la France, la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, la Suisse. Ils restent deux jours à Paris: ils veulent voir la Tour Eiffel, la place de l’Etoile et le château de Versailles. Ils sont surtout intéressés par le shopping”, poursuit-il.

Et cette clientèle ne fait pas le bonheur des restaurants chinois de Paris: “Ils n’ont pas le temps de passer à Belleville, ils mangent à toute vitesse dans des restaurants réservés aux groupes où la marge bénéficiaire est très petite, ils logent dans des hôtels par cher en banlieue, ce n’est pas une clientèle intéressante pour nous”, explique Alexandre Xu, patron du restaurant Wen Zhou à Belleville.

“Toutefois, lorsqu’ils font un second voyage, ils partent en groupes plus petits, quatre ou cinq personnes, et restent plus longtemps dans un ou deux pays”, affirme Mme Delahaye.

Le potentiel de ce réservoir de touristes est considérable. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, plus de 2 millions de Chinois visiteront chaque année la France en 2020, contre 600.000 en 2009.