Une agence de la banque Barclays dans le centre de Londres (Photo : Carl Court) |
[30/08/2012 09:48:17] LONDRES (AFP) Barclays a trouvé en interne un nouveau directeur général, Antony Jenkins, qui aura la lourde tâche de redresser l’image de la banque britannique après le scandale du Libor qui a coûté sa place à son prédécesseur Bod Diamond, alors qu’une nouvelle affaire se profile.
M. Jenkins, un Britannique âgé de 51 ans, était jusqu’à présent responsable de l’activité de banque de détail et d’affaires du groupe.
Il remplace jeudi avec effet immédiat Bob Diamond, dont la place était restée vacante depuis sa démission début juillet en raison du scandale des manipulations du taux Libor qui a ébranlé la banque.
“Barclays est une banque universelle solide (…) mais nous avons commis de sérieuses erreurs ces dernières années et clairement échoué à répondre aux attentes”, a commenté M. Jenkins.
Le dirigeant a ajouté souhaiter “restaurer la réputation” de la banque, ce qui selon lui prendra “du temps”.
énéral de la Barclays, le 4 juillet 2012 à Londres (Photo : Carl Court) |
M. Jenkins, qui a débuté sa carrière chez Barclays il y a près de trente ans, était membre du comité exécutif depuis 2009. Il avait entre-temps fait un passage chez l’américain Citigroup.
Les analystes de Deutsche Bank ont salué “le choix naturel en interne”.
“Il est connu du marché, les activités sous sa direction ont enregistré de bonnes performances, il possède l’expérience nécessaire à l’intérieur comme à l’extérieur du groupe et sa réputation ainsi que sa connaissance de la banque de détail fournissent de bonne bases pour reconstruire la réputation du groupe”, ont-ils commenté dans une note.
Mais, côté négatif, “il manque d’expérience dans la banque d’investissement, qui génère d’importants bénéfices pour le groupe”, tempère Keith Bowman, analyste du courtier Hargreaves Lansdown.
Son profil diffère en cela de celui de M. Diamond, qui avait justement fait grossir l’activité de banque d’investissement.
Barclays avait déjà nommé il y a trois semaines David Walker, un vétéran de la finance, comme nouveau président du conseil d’administration pour succéder à Marcus Agius, lui aussi emporté par le scandale du Libor.
Cette affaire a éclaté fin juin, quand Barclays a révélé qu’elle allait payer 290 millions de livres pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain dans une affaire de manipulation des taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009.
L’histoire a fait grand bruit car ces taux servent de référence dans des produits financiers et peuvent avoir des conséquences sur des prêts aux particuliers et aux entreprises.
Barclays a depuis été rattrapée par une nouvelle affaire. Elle a en effet reconnu mercredi soir faire l’objet d’une enquête pénale de l’Office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) sur les conditions d’une levée de fonds au Qatar en 2008.
L’action Barclays perdait du coup 0,75% à la Bourse de Londres vers 09H00 GMT, dans un marché en léger recul de 0,12%.
La banque avait déjà révélé le 27 juillet, en publiant ses résultats semestriels, que l’Autorité des services financiers (FSA) avait lancé dans cette affaire une enquête réglementaire visant quatre des employés actuels ou passés de la banque, dont le directeur financier, Chris Lucas.
L’affaire remonte à la crise financière de 2008, quand Barclays avait levé plus de 11,5 milliards de livres, pour l’essentiel auprès d’investisseurs moyen-orientaux, notamment les familles régnantes ou des fonds d’investissement du Qatar et d’Abou Dhabi.