à Rivesaltes dans le sud de la France, le 9 août 2012 (Photo : Raymond Roig) |
[30/08/2012 17:29:47] PARIS (AFP) Les vendanges 2012 en France risquent d’être les plus mauvaises en volume depuis plus de vingt ans, avec une récolte de raisins “exceptionnellement basse” du fait de la météo exécrable du printemps, mais le millésime s’annonce “prometteur”.
Avec 42,5 millions d’hectolitres prévus cette année, contre 51 millions l’an dernier, ce sera “la plus faible récolte depuis 1991”, une “situation globalement constatée au niveau mondial”, a indiqué jeudi le ministre français de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Les professionnels expliquent cette baisse des volumes par “les conditions climatiques de ces derniers mois (qui) n’ont pas épargné les vignes, dont certaines ont été détruites par le gel et la grêle”.
“L’année dernière, on a eu une récolte exceptionnelle, ça a été la récolte du siècle. Cette année, on attend une récolte tout à fait moyenne (en volume, ndlr) pour peu que les conditions climatiques nous accompagnent”, a déclaré à l’AFP le viticulteur Pierre-Henri de La Fabrègue, dans le Roussillon (Sud) où les vendanges ont commencé dès le début août.
En revanche, “le millésime s’annonce prometteur”, affirment en choeur les professionnels. “C’est joli”, se félicite le propriétaire récoltant Emmanuel Caze, parlant de “notes de fruits confits, de menthol, de camphre” …
Stéphane Le Foll et les représentants de la filière viticole se sont accordés pour défendre un secteur qui emploie 250.000 personnes dans 70.000 exploitations et exporte annuellement “l’équivalent de la vente de 154 Airbus”.
“Droits de plantation”
ût 2012 (Photo : Raymond Roig) |
Durant leur rencontre jeudi avec le ministre, les professionnels ont eu l’occasion d’exprimer leurs inquiétudes: ils craignent de nouvelles taxations et, surtout, contestent la suppression des “droits de plantation” programmée au niveau européen.
Se disant conscient de ces difficultés, M. Le Foll a annoncé la rédaction d’une plateforme commune des pays européens producteurs, comprenant la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, pour renégocier sur ce dossier à Bruxelles. Il a annoncé que cette plateforme s’adresserait à la Commission avant une réunion programmée le 21 septembre.
La suppression des droits de plantation, actée par la Commission européenne en 2008, est prévue pour 2015.
“L’absence de tout dispositif de régulation du potentiel de production, et donc de l’offre, serait préjudiciable pour la France et nuirait à une offre de qualité”, a reconnu le ministre, ancien député européen. “Ce n’est pas une option envisageable pour la France”, a-t-il ajouté, en annonçant vouloir “peser sur les discussions communautaires”.
A ce jour, pour planter des vignes, il faut obtenir une autorisation dite de “droits de plantation”, destinée à “contrôler le potentiel européen en matière de production de vin et de garantir une utilisation adéquate des terres”.
Les viticulteurs français craignent que sa suppression ne “bouleverse l’équilibre fragile existant entre offre et demande”. Conçu pour “encourager la concurrence”, ce plan menace de “fragiliser le secteur du vin, se traduisant par un phénomène de surproduction”, estiment-ils.