Etats-Unis : le patron de la Fed attendu sur sa vision de la politique à venir

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ésident de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, le 7 août 2012 à Washington (Photo : Saul Loeb)

[31/08/2012 06:50:40] WASHINGTON (AFP) Le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, fait sa rentrée vendredi avec un discours très attendu dans lequel il devrait donner sa vision de l’évolution probable de la politique monétaire américaine.

M. Bernanke doit prendre la parole à 14H00 GMT à l’occasion du séminaire international de politique monétaire annuel que la Réserve fédérale organise chaque année depuis vingt ans à Jackson Hole, dans les hauteurs du Wyoming (ouest des Etats-Unis).

Depuis une quinzaine de jours, des marchés financiers désorientés espèrent que M. Bernanke donnera des montagnes Rocheuses le signal d’un assouplissement monétaire à venir, comme il l’avait fait en 2010 et, à mots couverts, en 2011.

Plusieurs économistes estiment toutefois que la déconvenue risque d’être au rendez-vous et que M. Bernanke se contentera de rappeler que la Fed peut encore intensifier, si nécessaire, le soutien exceptionnel qu’elle fournit à l’économie, et de rappeler les diverses mesures qui s’offrent à elles.

La banque centrale américaine pratique une politique monétaire ultra-accommodante passant par le maintien de son taux directeur à quasi zéro depuis plus de trois ans et demi, ainsi que par des opérations d’achat et de vente de titres financiers sur les marchés pour peser sur les taux d’intérêt à long terme.

Le circuit financier est alimenté ainsi en permanence par une perfusion de 2.300 milliards de dollars.

Les minutes du dernier Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ont montré qu’au début du mois, “bon nombre” des dirigeants de la Réserve fédérale jugeaient “qu’un nouvel assouplissement monétaire pourrait être justifié sous peu” en cas de persistance du ralentissement économique observé depuis le début de l’année.

Les indicateurs publiés depuis lors ne sont toutefois pas de nature à renforcer leurs arguments.

“Temporiser”

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ésident de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, le 7 août 2012 à Washington (Photo : Saul Loeb)

Si l’emploi ne semble guère s’améliorer, le marché du logement donne enfin des signes de reprise durable. La consommation a augmenté en juillet pour la première fois en trois mois, et le gouvernement a estimé mercredi que la croissance du deuxième trimestre (1,7%) avait été moins mauvaise que ce qu’il avait annoncé initialement.

La croissance semble être partie pour être plus forte au troisième trimestre mais l’économie du pays reste à la merci de l’évolution de la crise en Europe et de la politique budgétaire américaine, ou encore d’un ralentissement en Asie.

Pour Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, “la croissance n’est pas suffisamment forte pour que M. Bernanke (…) exclue la possibilité d’un nouvel assouplissement, ni suffisamment faible pour le contraindre à annoncer de nouvelles mesures”.

En conséquence, estime-t-il, le président de la Fed, seul membre du FOMC habilité à parler au nom du Comité, devrait “temporiser” à Jackson Hole.

C’est également l’avis de John Makin, de l’American Enterprise Institute, groupe de réflexion conservateur.

Selon lui, M. Bernanke devrait “répéter le message des minutes” selon lequel “en l’absence d’une amélioration appréciable et durable du rythme de la reprise, la Fed prendra de nouvelles mesures destiner à stimuler l’économie, comme probablement (l’engagement de maintenir) un taux bas plus longtemps – peut-être jusqu’en 2015 – ou des achats supplémentaires (de titres financiers) pour un montant raisonnable”.