Automobile : PSA assure l’avenir de Sevelnord qui produira son futur utilitaire

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Vue du site PSA de Sevelnord, le 10 juin 2011 (Photo : Philippe Huguen)

[31/08/2012 16:16:43] PARIS (AFP) PSA Peugeot Citroën a levé l’hypothèque qui pesait sur le site Sevelnord de Valenciennes-Hordain, en lui confiant vendredi la production de son futur utilitaire léger, dans laquelle le constructeur automobile en crise va investir 750 millions d’euros.

La nouvelle, saluée par les élus locaux et par le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg, a été accueillie avec un soulagement teinté de prudence par les syndicats, un mois après la signature par trois d’entre eux d’un accord dit “de compétitivité” présenté comme clé pour l’activité de l’usine.

“Cette décision du groupe permet d’assurer l’avenir du site”, a estimé PSA, qui a dû, en raison de ses graves difficultés financières, se résoudre à programmer la fermeture de son site d’Aulnay (Seine-Saint-Denis) en banlieue parisienne.

“Elle représente un investissement global de plus de 750 millions d’euros, dont plus de 400 millions dédiés à la recherche et développement”, a souligné le premier constructeur français dans un communiqué.

Le nouveau modèle assemblé à Valenciennes-Hordain, dont le nom de code est “K1”, sera positionné sur le milieu de gamme. PSA occupe le premier rang européen des véhicules utilitaires légers avec une part de marché de 20,8% au premier semestre.

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ée du site PSA de Sevelnord, le 10 juin 2011 (Photo : Philippe Huguen)

Le site d’Hordain emploie 2.800 personnes à la fabrication des monospaces Peugeot 807 et Citroën C8 ainsi que des utilitaires Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Fiat Scudo. Il était sur la sellette depuis l’annonce en mai 2011 de la fin du partenariat avec le constructeur italien Fiat.

La décision de poursuivre l’exploitation de l’usine était néanmoins en bonne voie, depuis que les trois conditions posées par PSA avaient trouvé une réponse positive le mois dernier.

Concessions sur la flexibilité

Un accord avait d’abord été trouvé avec Fiat le 11 juillet pour dissoudre la coentreprise Sevelnord, suivi d’un autre le 23 juillet avec Toyota, dans lequel le constructeur japonais s’était engagé à acheter une partie de la production du site.

Trois jours plus tard, les salariés avaient de leur côté accepté de nombreuses concessions pour améliorer la rentabilité de l’usine.

Négocié avant l’annonce par PSA Peugeot Citroën de son projet de supprimer 8.000 postes au sein du groupe et de fermer Aulnay, cet accord avait reçu la signature des syndicats CFE-CGC, FO et SPI-GSEA mais pas de la CGT qui dénonçait un “chantage”.

Il porte notamment sur une gestion plus flexible du temps de travail et des RTT des salariés, en contrepartie d’un engagement de la direction à ne procéder à aucun licenciement économique pendant sa durée de validité (trois ans, reconductible pour deux ans supplémentaires).

Le président du directoire de PSA, Philippe Varin, a tenu vendredi à “remercier les partenaires sociaux de Sevelnord pour la qualité du dialogue établi à un moment crucial pour l’avenir du site”.

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ée du site de Sevelnord, le 9 mars 2012 (Photo : Francois Lo Presti)

Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement Productif, s’est félicité dans un communiqué de cette décision “qui permet d’assurer l’avenir du site de Valenciennes-Hordain” et a salué “les efforts financiers consentis par les salariés du site”.

Cette annonce “démontre que le savoir-faire des sites industriels français peut attirer de nouveaux investissements et de nouveaux constructeurs. Elle démontre aussi que le dialogue social est un outil efficace pour renforcer la compétitivité des sites industriels et sécuriser durablement les emplois quand il est mené suffisamment en amont”, a-t-il commenté.

Député et ancien maire de Valenciennes, le président du Parti radical Jean-Louis Borloo a fait part de son “soulagement” et souligné l'”exemplarité” de la gestion de ce dossier.

“On a joué gagnant-gagnant, il y a eu l’accord et derrière il y a effectivement l’annonce. On a joué le jeu, l’entreprise PSA a joué le jeu, on ne peut être que ravis”, s’est félicité Pascal Lucas, délégué syndical CFE-CGC.

La CGT, tout en saluant l’annonce de l’attribution à Hordain du futur utilitaire léger de PSA, a estimé qu’elle ne répondait pas en revanche à toutes les questions sur l’avenir du site et le maintien des effectifs.