CHRONIQUE – Tunisie : Quelle salade!

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J’avoue
que ce papier m’a été inspiré par un facebooker qui serait allé chez Ouled el
bey à la Marsa pour déguster un casse-croûte et qui a fini au commissariat, car
il avait cogné sur le pauvre bougre qui lui demandait s’il voulait encore plus
de zitoun! Du coup, j’ai voulu jouer sur les mots et sur les noms de fruits et
de grosses légumes.

Pour revenir au facebooker, ça s’est bien arrangé pour lui, Ouled el bey était
compréhensif sinon il serait en train de croupir au fond d’une de ces nombreuses
prisons dont le nombre semble ne plus suffire. Et puisqu’on y est, ajoutons au
package des prisons préfabriquées et achetons des paniers à salade pour
améliorer le rendement de nos poulets.

Car dans cette ambiance, où on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi, et
comme chaque jour ramène son lot de déclarations, de démentis et de
contre-déclarations et contre-démentis, le commun des mortels en attrape le
tournis et se dit que la Tunisie n’a plus la pêche et qu’il n’a plus qu’à
s’occuper de ses oignons, faute d’autre chose.

Pourtant, l’année agricole avait bien démarré avec beaucoup de blé, mais lui, le
pauvre citoyen, n’en voyait que des nèfles! Et qu’il était un peu marron, et
encore une fois le dindon de la farce, mais n’admettait pas qu’on se foute de sa
poire. Ca commençait à sentir le roussi … Et du coup, il avait le cafard alors
qu’une mante religieuse le mettait à l’amende! Pourtant, elle avait dans le
cerveau un pois chiche de la taille d’une lentille dans le melon, cette bête!
Elle avait la prétention de mener son monde à la baguette, malgré tous les
champs de figues de barbarie qui lui barraient le chemin!

Le plus ridicule dans tout ça c est qu’aucune fausse note ni rien ne venait
troubler ce chœur des vierges qui chantaient à l’unisson et distribuaient des
casse-croutes dinarés à leurs ouailles; et ceux qui refusaient, elle leur
proposait des dattes en leur disant: nous y sommes, nous y restons, et même si
vous votez sang pour sang contre nous!