Les loyers du parc privé augmentent moins vite que l’inflation

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à louer à Paris le 5 juin 2012 (Photo : Thomas Samson)

[04/09/2012 08:23:20] PARIS (AFP) Bonne surprise pour le nouveau gouvernement : l’augmentation des loyers des nouveaux baux dans le parc immobilier privé a été inférieure à l’inflation sur un an et ne devrait pas dépasser 1,5% sur l’ensemble de 2012, selon une étude publiée mardi.

Sur les huit premiers mois de l’année, comparés à la même période de 2011, la hausse, du fait d’une demande hésitante, a été contenue à 1,2%, soit moins que l’inflation (+1,9%), évalue l’observatoire Clameur, qui a mené cette enquête avec des administrateurs de biens et des agences immobilières.

Pour l’ensemble de 2012, l’auteur de l’étude, Michel Mouillart, anticipe “une augmentation qui n’excèdérait pas 1,5%”.

“La demande n’est pas vaillante car les Français, qui déménagent moins, sont inquiets de la situation de l’emploi et de la stagnation du pouvoir d’achat”, indique ce spécialiste du secteur pour expliquer le ralentissement constaté.

Cette augmentation des loyers, appelés “de marché”, est en effet inférieure à la hausse moyenne des loyers depuis la création de l’observatoire en 1998 (+2,9%) et même à celle observée sur la période 2006-2012 (+1,5%), confirmant un ralentissement constaté depuis six ans.

L’étude de Clameur, qui porte sur 162.000 logements, montre que le montant des quittances diminue dans 38,7% des villes de plus de 60.000 habitants (contre 31,3% en 2011).

Les hausses sont inférieures à l’inflation dans 37,5% d’entre elles. Elles ne la dépassent que dans moins d’un quart (23,8%), contre plus d’un tiers (33,7%) l’an passé. Parmi les 20 plus grandes villes, Toulon (+4,4%), Brest (+3,3%) et Paris (+2,6%) sont les trois seules dans ce dernier cas.

“L’arrivée du tramway a redynamisé le centre-ville de Brest, en amenant une nouvelle population à y habiter, créant une tension sur les prix qui avait disparu depuis plusieurs années”, explique Michel Mouillart.

Toujours parmi les 20 plus grandes villes, des baisses sont enregistrées à Angers (-1,3%), Le Mans (-1,2%), Rennes (-0,8%), Saint-Etienne (-0,7%), Dijon (-0,4%) et Marseille (-0,3%).

Pour les 8 premiers mois de 2012, le loyer moyen représentait 12,5 euros par mètre carré. Mais il varie beaucoup selon la surface et aussi selon les villes. La différence va du simple à plus du double entre l’Auvergne, la Franche-Comté et le Limousin, régions les moins chères à 8,6 euros/m2, et l’Ile-de-France, la plus chère à 18,5 euros/m2.

Promesse de campagne de François Hollande appliquée dans 38 agglomérations depuis le 1er août, l’encadrement des loyers à la relocation ou au renouvellement du bail aurait eu des conséquences très différentes si la période prise comme référence avait été 2007-2012 au lieu de 2002-2012.

Ainsi, seules six des 80 villes de plus de 60.000 habitants auraient correspondu aux critères retenus pour cet encadrement : Lille et Roubaix (Nord) et en région parisienne Argenteuil (Val d’Oise), Asnières-sur-Seine et Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), ainsi qu’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

L’indice de référence des loyers (IRL), utilisé pour la révision annuelle des loyers mais qui n’est pas obligatoire, a progressé pour sa part de 2,20% sur un an au deuxième trimestre, marquant un léger ralentissement par rapport à la hausse du premier trimestre (+2,24%), selon l’Insee.

Les nouveaux baux concernent environ chaque année 1,5 million de ménages, soit un quart des quelque 6 millions qui vivent dans le parc locatif privé.