ésident de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, photographié le 2 juillet 2012 à Washington (Photo : Brendan Smialowski) |
[04/09/2012 09:45:51] ABIDJAN (AFP) Le nouveau président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, consacre son premier voyage officiel à l’Afrique, avec une étape mardi à Abidjan, pour évoquer avec le président Alassane Ouattara la situation en Afrique de l’Ouest et la réconciliation en Côte d’Ivoire.
“J’ai choisi l’Afrique pour ma première visite officielle en tant que président de la Banque mondiale, reconnaissant ainsi la priorité donnée par les gouvernements du continent à une croissance plus rapide et à une diminution de la pauvreté”, a expliqué Jim Yong Kim, dans un communiqué de l’institution.
“Dans le passé, l’Afrique se définissait souvent par ses problèmes, mais aujourd’hui, qu’il s’agisse de l’autonomisation des femmes, de la création d’emplois pour les jeunes ou du lancement de nouvelles entreprises, les meilleures idées et solutions en matière de développement proviennent de plus en plus souvent d’Afrique”, a-t-il ajouté.
Jim Yong Kim, un médecin et anthropologue américano-coréen de 52 ans, a pris ses fonctions début juillet, succédant à Robert Zoellick. Il rencontrera mardi soir Alassane Ouattara au cours d’un entretien suivi d’un dîner.
Choisi par le président Barack Obama, M. Kim avait été nommé à la tête de la Banque mondiale, une multinationale du développement basée à Washington et qui compte 187 Etats-membres, après avoir affronté la concurrence inédite de la ministre des Finances nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, qui réclamait un processus de sélection “plus transparent”.
Selon une règle non écrite, les Américains désignent un des leurs à la tête de la Banque mondiale, tandis que la direction du Fonds monétaire international (FMI) est réservée à un Européen.
Jim Yong Kim vient à Abidjan découvrir le point de vue de M. Ouattara, qui est actuellement président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) “sur les crises dans la sous-région et sur la manière dont la Banque Mondiale pourrait mieux appuyer les efforts de sortie de ces crises”, selon un communiqué de la BM.
Il va également “s’enquérir des progrès sur la question de la sécurité et de la réconciliation” en Côte d’Ivoire, où les investissements du Groupe de la Banque mondiale dans les programmes de développement se montent à environ un milliard de dollars.
Jim Yong Kim doit visiter un centre de formation destiné aux jeunes, parmi lesquels des anciens combattants, un parc industriel pour petites et moyennes entreprises agro-industrielles et rencontrer des associations de femmes.
“Les efforts de paix et de réconciliation entrepris par la Côte d’Ivoire sont des éléments importants pour jeter les bases d’un développement durable sur le territoire ivoirien et dans les pays voisins. J’espère en apprendre davantage sur la manière dont la Banque peut aider plus efficacement les États fragiles et les pays sortant d’un conflit à assurer leur transition vers la stabilité et le développement”, a souligné Jim Yong Kim.
La Côte d’Ivoire reste marquée par la grave crise politico-militaire de 2010-2011 qui a fait quelque 3.000 morts, épilogue d’une décennie de tourmente qui a abîmé la première économie d’Afrique de l’Ouest francophone.
Mais sur le plan financier, le pays a vu ses perspectives se dégager grâce à un allègement de sa dette extérieure. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont ainsi approuvé fin juin un allègement de 4,4 milliards de dollars, qualifiée de “véritable bouffée d’oxygène” propice à la reconstruction par les autorités du pays.
Jim Yong Kim quittera Abidjan mercredi pour l’Afrique du Sud, où il doit s’entretenir jeudi avec le président Jacob Zuma.
“L’Afrique du Sud est une composante majeure de la croissance africaine et une voix prépondérante du continent africain au G-20 et dans d’autres forums mondiaux. C’est également un acteur important pour le commerce et l’investissement “, a assuré M. Kim.