élécommande (Photo : Leon Neal) |
[04/09/2012 10:05:24] BERLIN (AFP) Elle trône sur la table basse ou se cache sous un coussin, elle se niche au creux de la main des zappeurs effrénés… Devenue objet des plus familiers en 30 ans, la télécommande pourrait toutefois laisser rapidement place à de nouveaux modes de pilotage de la télévision.
Au salon de l’électronique grand public Ifa, qui se tient jusqu’à mercredi à Berlin, Christophe Chancenest est assis devant un écran. Entre eux, un capteur.
D’un regard vers le bas, le directeur marketing Europe TV de Haier fait apparaître sur l’écran le niveau sonore du téléviseur. Il regarde à gauche, le son baisse. Il regarde à droite, le son monte.
Pour la première fois, le fabricant chinois, acteur récent sur le marché des téléviseurs, présente un prototype de commande par le regard. D’un simple mouvement des yeux, le téléspectateur peut changer le volume, le programme ou faire défiler le menu. Un battement de paupières fait la sélection.
“Nous pensons que le consommateur recherche l’interactivité la plus simple avec la machine”, explique M. Chancenest. Haier va plus loin avec un casque prototype qui lit la pensée. En pensant “plus”, on zappe sur la chaîne suivante et l’inverse en pensant “moins”.
Au-delà de ces expérimentations non commercialisées, le contrôle par le geste, la voix ou le smartphone devient l’incontournable des nouveaux téléviseurs connectés à internet (“smart TV”).
D’un simple balayage de la main, le démonstrateur de Panasonic envoie les photos d’une tablette sur la télé, puis d’un glissement du doigt, il attire une émission télé sur un smartphone, permettant de ne pas en perdre une miette en changeant de pièce.
“C’est la fin de la télécommande telle qu’on l’a connue. Tous les produits avec un écran vont fonctionner ensemble, donc chaque produit devient lui-même une télécommande”, prévoit Laurent Abadie, patron de Panasonic Europe.
Le nouveau téléspectateur n’est plus assis devant un mais plusieurs écrans, avec la télé en face, le téléphone en main et la tablette à côté.
Pour sélectionner entre des millions de vidéos sur Youtube, “vous ne faites pas ça avec une télécommande mais avec votre smartphone”, renchérit Jürgen Boyny, du cabinet GfK.
Apple alimente les rumeurs
La plupart des constructeurs ont désormais leur application transformant un smartphone en télécommande. Mais on pourrait même s’en passer.
C’est avec “Angry Birds” que Samsung a présenté à l’Ifa son logiciel de gestion de télé par le mouvement. D’un geste, le téléspectateur peut jouer au jeu vidéo à succès, préinstallé sur les télés dernier cri du sud-coréen. Via une caméra et un micro au-dessus de l’écran, son système “Smart Interaction” permet aussi de choisir le programme d’un geste de la main ou de naviguer dans les menus en parlant.
La télécommande va-t-elle donc bientôt rejoindre le rang des objets disparus, aux côtés du magnétoscope, du lecteur de cassettes ou du minitel ?
“J’ai l’impression que les fabricants rêvent qu’il n’y ait plus de télécommandes mais malgré tout, cela reste la façon la plus simple de taper du texte et, pour certains, l’outil le plus évident à utiliser”, anticipe Christophe Chancenest.
D’où le choix de fabricants comme LG, de la sophistiquer. Sa “magic remote”, lancée au printemps, ne compte que quelques boutons et une mollette au milieu. Inspirée des joysticks de consoles, elle est également dotée de systèmes de navigation par mouvements et de reconnaissance vocale. Aux Etats-Unis, elle dispose aussi d’un clavier au verso pour naviguer sur la Google TV.
Si elles sont pour l’heure encore impénétrables, les voies de la high tech pour la télécommande pourraient bien encore venir d’Apple. Le projet de téléviseur de la marque à la pomme alimente les rumeurs depuis plusieurs années.