Van Rompuy : les taux d’intérêts de certains pays pas toujours justifiés

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éenne, Herman Van Rompuy, à Bruxelles, le 4 septembre 2012 (Photo : Georges Gobet)

[05/09/2012 08:50:49] BRUXELLES (AFP) Le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a estimé mercredi que les taux d’intérêt imposés à certains pays pour emprunter sur les marchés étaient “économiquement totalement injustifiés”, dans un discours devant les ambassadeurs de l’UE.

M. Van Rompuy a posté sur son compte twitter des extraits de son discours.

“Les primes de risque de certains pays ne sont pas toujours justifiées par leurs fondamentaux économiques”, a-t-il dit, alors que les responsables européens tentent de trouver des solutions pour faire baisser les taux auxquels empruntent les pays les plus vulnérables de l’UE, comme l’Espagne et l’Italie.

Répondant à des questions, il est ensuite allé plus loin en assurant que ces taux étaient “économiquement totalement injustifiés”, “beaucoup trop hauts par rapport à la situation réelle de l’économie”.

Il a estimé à l’inverse que “les taux pour certains pays sont trop bas parce qu’ils deviennent des pays refuges”.

M. Van Rompuy, qui s’exprimait à la veille d’une réunion très attendue de la Banque centrale européenne, a indiqué qu’il “soutenait pleinement les efforts de la BCE dans ses possibles actions pour faire face à la fragmentation des marchés financiers”.

La BCE pourrait annoncer jeudi des mesures pour aider les pays sous pression des marchés comme l’Italie et l’Espagne. Son président Mario Draghi a laissé entendre lundi que l’institut monétaire allait racheter de la dette souveraine sur les marchés.

Le président de l’UE a qualifié “d’erreur fondamentale” le fait de s’être “lancé dans une monnaie commune sans politique commune”. “Il faut corriger le tir”, a-t-il plaidé, ajoutant que l’UE était “en train d’établir une double architecture pour faire face aux problèmes à court terme et aussi à long terme”.

Il a estimé qu’il y avait “aujourd’hui plus de convergence sur les politiques qu’il y a deux ans”.

Selon lui, “la crise est perçue à tort comme une menace à la survie de la zone euro”. Reconnaissant qu’il existait un “doute existentiel sur la zone euro”, il s’est dit “convaincu qu’on réussira à le lever”. “Cela prend plus de temps qu’on pensait mais on y parviendra”, a-t-il dit.

M. Van Rompuy a affirmé qu’il y avait “une véritable volonté de la part des dirigeants de l’UE de répondre à la nature systémique de la crise, de terminer une maison à moitié construite”.

“J’ai parlé à de nombreux dirigeants au cours des derniers jours et semaines et je peux confirmer leur volonté politique”, a-t-il ajouté. M. Van Rompuy, qui a rencontré la semaine dernière le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et mardi la chancelière allemande Angela Merkel, est reçu ce mercredi par le président français François Hollande, avant de rencontrer les chefs de gouvernement grec Antonis Samaras puis italien Mario Monti.