«La réforme de l’enseignement supérieur prendra de deux à trois années encore», lance Moncef Ben Salem, ministre de l’Enseignement supérieur, lors de la conférence de presse tenue ce jeudi 6 septembre 2012. Une réforme que le ministre indique être sur le point d’être entamée, puisque «les questions urgentes ont pris le dessus».
Une commission nationale a été constituée, comprenant 24 membres, dont 5 du syndicat national de l’enseignement supérieur, 5 du ministère et 14 représentants de chaque université. Il affirme que la commission consultera aussi les industriels, les professionnels et les experts sur les axes de la réforme.
Tableau de bord…
Selon Wahid Gdoura, directeur général de l’enseignement supérieur, une unité de gestion par objectifs a été créée également au sein du ministère pour dresser un tableau de bord qui déterminera les indicateurs de performance du secteur. «On est en train de détecter les disciplines à forte employabilité en coordination avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, et particulièrement les bureaux d’emploi», ajoute-t-il.
Il s’agit, ainsi d’«aiguiller» la formation et de lancer de nouvelles licences et mastères. Les universités sont aussi concerné par cet effort et chaque plusieurs d’entre elles présentent des projets de licences ou mastères, dont le ministère traite pour valider leur efficience. M. Gdoura souligne qu’on vise aussi à améliorer le taux d’encadrement, qui se limite actuellement à un enseignant pour 22 étudiants en moyenne.
Classement…
Il y a aussi un problème de corps enseignant dans les universités tunisiennes, puisque 48% des enseignants sont des doctorants contractuels, des professeurs rattachés de l’enseignement secondaire. «On a besoin de ces compétences mais le pourcentage est assez élevé», dira-t-il.
D’ailleurs, le ministre s’est montré assez décisif sur cette question, en indiquant que les contractuels sont des chercheurs qui devront finaliser leur doctorat, mais qui l’oublient dès qu’ils arrachent des cours dans les universités. Désormais, ne seront admis que ceux qui réussissent le concours d’assistanat. «Nos universités sont assez en mauvais état », lance-t-il. Il rappelle le classement des universités qui a fait l’écho sur les réseaux sociaux et dans les médias, indiquant qu’il s’agit d’un classement pour la zone Afrique du Nord, dans lequel l’Université de Sfax était en tête.