évrier 2012 au Mans (Photo : Jean-Francois Monier) |
[06/09/2012 18:17:38] PARIS (AFP) Après avoir quasiment stagné en 2009 à cause de la crise, le niveau de vie des Français a baissé en 2010, seuls les plus aisés étant épargnés, selon une étude de l’Insee révélant aussi que la pauvreté progresse, en particulier chez les plus jeunes.
Le niveau de vie médian (la moitié de la population est au-dessus, l’autre moitié en dessous) des personnes d’un ménage de France métropolitaine atteint 19.270 euros, ce qui représente 1.610 euros par mois.
Ce montant est en baisse de 0,5% par rapport à 2009 si l’on tient compte de l’inflation.
“Il faut remonter à 2004 pour enregistrer un tel recul”, note l’Insee.
Le “niveau de vie” se calcule en divisant les revenus du ménage par le nombre de personnes qui le composent mais en tenant compte des économies d’échelle (un seul réfrigérateur…) et du fait que les enfants consomment moins que les adultes. Cette notion, qui permet de comparer des ménages de taille différente, ne doit pas être confondue avec le revenu ou le salaire.
“L’impact de la crise économique a toutefois été sensible dès 2009, ce niveau de vie n’ayant progressé en euros constants que de 0,4% cette année-là, contre 1,7% par an en moyenne entre 2004 et 2008”, précise l’Institut.
“Malgré un contexte de reprise économique en 2010, certes modéré, pratiquement toutes les catégories de la population subissent une baisse”, selon cette enquête.
Seul le niveau de vie des 5% de personnes les plus aisées repart à la hausse (+1,3%) après avoir stagné en 2009.
Les 10% des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.430 euros quand celui des 10% les plus aisées est d’au moins 36.270 euros, soit 3,5 fois plus.
Taux de pauvreté au plus haut depuis 1997
Par ailleurs, “la plupart des indicateurs d’inégalités sont à la hausse”, relève l’Insee.
Entre 1996 et 2010, le niveau de vie moyen des 10% de personnes les plus aisées a augmenté de 2,1% par an en moyenne, contre 1,4% pour le niveau de vie moyen de l’ensemble de la population.
Le taux de pauvreté atteint 14,1%, en hausse de 0,6 point, note l’Insee, précisant qu’il “poursuit la hausse de 2009 (+0,5 point) et atteint son plus haut niveau depuis 1997”.
En 2010, 8,6 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire (964 euros par mois), la moitié d’entre elles vivant avec moins de 781 euros par mois.
Mais contrairement à 2009, le chômage “contribue peu à l’évolution globale de la pauvreté” (à peine 4% de l’accroissement du nombre de pauvres), le nombre de chômeurs s’étant légèrement replié courant 2010.
En fait, cette hausse de la pauvreté touche plus particulièrement les jeunes de moins de 18 ans: après +0,4 point en 2009, leur taux de pauvreté progresse de 1,9 point atteignant 19,6%.
“Les enfants contribuent ainsi pour près des deux tiers (63%) à l’augmentation du nombre de personnes pauvres”, explique l’Insee.
Différentes aides ponctuelles liées à la crise en 2009 (primes exceptionnelles) et une revalorisation des prestations familiales cette année-là avaient permis de contenir cette progression.
“Au final, le cumul de ces différentes mesures a contribué à limiter de 0,8 point la hausse du taux de pauvreté des enfants en 2009, mais aussi, par contrecoup, à l’accentuer d’autant en 2010”, conclut l’étude.