à Madrid le 6 septembre 2012 (Photo : Dominique Faget) |
[06/09/2012 19:43:58] MADRID (AFP) Plus de 300 manifestants se sont rassemblés jeudi à Madrid pour protester contre la venue dans la capitale espagnole de la chancelière allemande Angela Merkel, qu’ils jugent responsable de la cure de rigueur imposée à l’Espagne.
“Non à une Europe allemande” et “Merkel Go Home” (Merkel, rentre chez toi, ndlr) pouvait-on lire sur les pancartes qu’agitaient les manifestants, certaines montrant une Angela Merkel aux joues marquées de la croix gammée.
Entre les sifflets, ils ont scandé des slogans apparus pendant le mouvement des “indignés” en mai 2011: “Votre crise, nous ne la paierons pas” ou “Mains en l’air! Ceci est un hold-up”.
D’abord convoqués au centre de Madrid devant le siège de la représentation du Parlement européen, les manifestants se sont rendus au bout d’une heure et demie devant l’ambassade d’Allemagne, protégée par des policiers.
Plus tôt jeudi, la chancelière avait rencontré le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy qui a lancé cette année un effort de rigueur sans précédent en Espagne pour réduire le déficit public de 8,9% du PIB fin 2011 à 2,8% en 2014, comme promis à ses partenaires européens.
Des efforts d’autant plus difficiles que l’Espagne a renoué avec la récession fin 2011, moins de deux ans après en être sortie, et est frappée par un taux de chômage record (24,6%).
“Je viens protester contre la situation dans laquelle nous nous trouvons à cause de l’Allemagne qui nous force à une austérité absurde qui n’a aucun sens en Espagne, avec un taux de chômage aussi élevé”, expliquait Paco Frontinan, 58 ans, qui a perdu son poste dans les télécommunications il y a quatre mois.
“Ce sont des solutions capitalistes à une crise provoquée par les marchés”, a renchéri Marian Ugarte, 33 ans, employée dans une ONG, dénonçant “les conditions imposées par l’Europe”.
Lors d’une conférence de presse commune avec Mariano Rajoy, Angela Merkel avait salué plus tôt le train de réformes adopté par l’Espagne et justifié ces mesures.
“Il ne s’agit pas de compliquer la vie aux autres mais de savoir si dans 20 ans l’Europe sera encore un continent que l’on prendra au sérieux”, avait-elle expliqué.