à Athènes (Photo : Angelos Tzortzinis) |
[07/09/2012 12:12:51] ATHENES (AFP) Les chefs de mission de la troïka UE-FMI-BCE chargée d’examiner les comptes de la Grèce faisaient profil bas vendredi à leur arrivée à Athènes, laissant l’avant-scène au président de l’Union européenne Herman Van Rompuy, avant le premier rendez-vous anti-rigueur prévu samedi.
Communication bouclée, répondeurs impersonnels, les services de l’Etat grec, ceux de l’Union européenne et les chancelleries européennes à Athènes se sont mis aux abonnés absents vendredi. Aucune information ne filtrait sur l’agenda de ces experts, dont le rapport attendu pour le début octobre, est crucial pour déterminer si la Grèce a encore un avenir dans la zone euro.
Seul rendez-vous annoncé, celui de dimanche après-midi avec le ministre des Finances Yannis Stournaras, au cours duquel le ministre devrait “probablement” présenter le paquet de mesures prévues par le gouvernement pour économiser 11,6 milliards d’euros en 2013 et 2014, selon une source au ministère.
Aucune rencontre avec le premier ministre Antonis Samaras n’a non plus été fixée officiellement, le seul rendez-vous annoncé étant, dans l’après-midi, celui de M. Samaras avec M. Van Rompuy.
étaires, à Athènes, le 6 septembre 2012 (Photo : Kostas Tsironis) |
Ce dernier poursuit à Athènes une tournée européenne entamée la semaine dernière par une rencontre avec le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et mardi avec la chancelière allemande Angela Merkel. M. Rompuy a aussi été reçu mercredi par le président français François Hollande, avant des entretiens prévus avec le chef du gouvernement italien Mario Monti.
La troïka est composée de l’Allemand Matthias Mors, représentant la Commission européenne et d’un autre Allemand, Klaus Masuch, à la tête de l’équipe de la BCE, tandis que la délégation du FMI est emmenée par le Danois Poul Thomsen.
Dans l’intervalle, samedi, les deux centrales syndicales du pays, GSEE et ADEDY, manifesteront à Salonique, la grande ville du nord, aux côtés des partis de gauche pour demander la suspension du mémorandum qui lie la Grèce à ses créanciers et lui impose de nouveaux sacrifices.
“Il est certain que les mesures en préparation vont tester la cohésion sociale et la stabilité de la cohésion du gouvernement de coalition, mais elles sont absolument nécessaires pour obtenir le financement de la Grèce par ses prêteurs institutionnels” résume le chef économiste d’Eurobank Platon Monokroussos.
ésentant de la Commission européenne dans la troïka, le 16 mars 2012 à Bruxelles (Photo : John Thys) |
Devant la grogne sociale qui monte, et profite, selon les sondages, au parti néonazi Aube Dorée, la presse grecque spéculait vendredi sur la tenue d’une réunion dimanche entre les trois chefs de partis de la coalition gouvernementale pour tenter de parvenir à un accord sur le nouveau tour de vis.
Les alliés socialiste et de gauche modérée du Premier ministre conservateur Antonis Samaras campent jusque là sur leur opposition aux “coupes” horizontales dans les salaires et pensions de la fonction publique pour rétablir les équilibres budgétaires du pays au bord de la faillite.
Selon le site d’information économique Capital.gr, les contrôleurs de la troïka auraient eux aussi besoin de “se mettre d’accord entre eux”, c’est à-dire d’harmoniser les positions entre Européens et FMI sur la stratégie à adopter face au cas grec, l’estimation de la récession et la viabilité de la dette du pays.
Le FMI par le passé a souvent plus insisté que les Européens sur le ratio de soutenabilité de la dette du pays, poussant activement à la restructuration de la dette détenue par les prêteurs privés.
Selon Capital.gr, les chefs de la troïka doivent aussi se régler avec leurs délégations techniques qui travaillent en quasi-permanence à Athènes sur de grands chantiers tels que la réforme de l’Etat, celle de la fiscalité, du marché du travail ou les privatisations.
Sur ce dernier sujet, le Premier ministre Antonis Samaras a fait passer quelques signaux en levant certains freins législatifs aux cessions publiques, et en demandant le concours du Conseil juridique de l’Etat pour économiser les frais versés aux cabinets conseils de tous poils se pressant à Athènes pour “aider” aux privatisations.