Les taxis collectifs, un mode de transport qui séduit les particuliers

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éroport de Roissy (Photo : Lionel Bonaventure)

[08/09/2012 16:29:41] ORLY (AFP) “Bonjour, votre chauffeur est arrivé”. Le client est ainsi averti par sms de l’arrivée d’un taxi collectif qui doit le déposer dans une gare ou un aéroport parisien, une formule de transport attractive en période de crise et à l’heure de la flambée des prix du carburant.

“Au niveau rapport qualité-prix c’est très intéressant, les prix sont fixes, pas de surprise à l’arrivée”, témoigne Marie-Claude, cadre dans une mutuelle qui vient de s’engouffrer dans un van noir aux vitres teintés de SuperShuttle avant de filer vers l’aéroport d’Orly-Sud.

“Pas tout de suite, je dois récupérer un couple de retraités belges dans un grand hôtel parisien”, rectifie le chauffeur Claude Roy, costume noir, regard fixe sur une tablette où sont répertoriées ses courses.

“C’est très confortable, beaucoup moins cher que le taxi et c’est convivial, il n’y a pas besoin d’attendre quand on descend de son avion”, note Jo Spyckerelle, consultant à la retraite installé à Albi, qui embarque avec son épouse dans l’est parisien vers la même destination.

Le prix de la course? 25 euros, soit en gros la moitié d’une course normale. De quoi populariser ce mode de transport.

“On a de plus en plus de demandes parce que notre offre permet de bénéficier des services du taxi en payant moins cher, d’avoir des taxis à des endroits où il n’y en avait pas, et sans doute aussi parce que le carburant coûte cher”, résume Guillaume Mathieu président de Cityzen Mobility qui dessert les grandes gares et les aéroports parisiens.

Inspiré du “taxi brousse” africain

Le mouvement avait été amorcé en 2000 avec la création d’ATA Taxis (Alliance Transport et Accompagnement), une PME qui propose, avec 70 véhicules en Ile-de-France, un service “plus rapide qu’un bus, moins cher qu’un taxi”, résume son fondateur Aziz Senni qui dit s’être “inspiré (notamment) des taxis brousse” très typiques en Afrique.

En plus de l’argument économique c’est son côté pratique qui séduit.

“Je fais appel à ce service très souvent. Pour aller à Roissy avec plein de bagages, il n’y a rien de plus pratique”, relève Damien Bouillaud, patron d’une PME à Montreuil.

“On est dans une période de crise, les gens regardent un peu plus à la dépense”, décrypte Baudouin de Bretagne, de Transdev, branche de Veolia qui gère SuperShuttle.

“Nous offrons du porte à porte, mais le véhicule est partagé entre les clients, ce qui nous permet d’optimiser les trajets”, dit-il pour expliquer les tarifs attractifs.

Les Taxis G7, leader en Ile-de-France avec ses 6.500 taxis, ont dû s’adapter à la nouvelle donne en lançant en mai les taxis “Wecab” pour “des prix 40% inférieurs au prix des taxis classiques”, assure son président Serge Metz. Le succès ne se dément pas: “nous avons fait plus de 100 courses par jour pendant l’été”.

Les réservations se font sur internet mais parfois il peut y avoir des couacs, comme ce couple brésilien arrivé à Orly qui ne trouve pas son transporteur. Il est récupéré par le van de SuperShuttle qui compte bien “présenter la facture” au transporteur indélicat, précise M. Roy.

Les taxis traditionnels ne voient pas d’un bon oeil la montée de cette concurrence qui “détruit la nature même du service taxi”, s’alarme Franklin Robine du Syndicat de défense des conducteurs de taxis parisiens (SDCTP).

Pas de quoi inquiéter les bénéficiaires du service, “prêts à renouveler cette expérience”, confient les époux Spyckerelle en récupérant leurs bagages avant d’aller prendre leur avion.