Le retour en Bourse de JAL rapporte 6,6 milliards d’euros, le maximum espéré

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éroport de Tokyo le 10 septembre 2012 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[10/09/2012 08:40:38] TOKYO (AFP) Le retour en Bourse de la compagnie aérienne Japan Airlines (JAL) va permettre de lever l’équivalent de 6,6 milliards d’euros, le maximum espéré, représentant la deuxième plus grosse introduction de l’année après celle de Facebook.

JAL a annoncé lundi que les 175 millions d’actions mises sur le marché seraient vendues au tarif unitaire de 3.790 yens, qui constituait le plafond de l’échelle de prix proposée par la compagnie – le plancher étant de 3.500 yens.

Les fonds levés vont donc atteindre 663,25 milliards de yens (6,6 milliards d’euros au taux de change actuel), moins de trois ans après la radiation de JAL de la Bourse, pour cause de dépôt de bilan.

Il s’agit de la deuxième plus importante mise sur le marché cette année dans le monde, après celle du réseau social sur internet américain Facebook qui a permis de recueillir 16,4 milliards de dollars mi-mai (13,1 milliards d’euros).

JAL détrône de la deuxième place le géant malaisien de l’huile de palme FGV, qui avait levé 2,6 milliards d’euros à la Bourse de Kuala Lumpur fin juin.

Les engagements des acheteurs obtenus par la compagnie vont être réglés de mardi à vendredi, puis les actions seront concrètement remises aux acquéreurs le 19 septembre, jour à partir duquel le titre voguera de nouveau sur le premier marché de la Bourse de Tokyo.

“Au vu du ratio entre la valeur de l’action et les bénéfices de l’entreprise, le titre semble sous-évalué, aussi la demande pourrait être soutenue” à compter de cette date, a estimé Shigeo Sugawara, courtier chez Sompo Japan Nipponkoa, cité par Dow Jones Newswires.

Un intérêt confirmé des investisseurs éviterait à la compagnie de connaître la mésaventure boursière de Facebook, dont le titre vaut actuellement moitié moins que lors de son introduction en Bourse. L’attention des observateurs se portera néanmoins sur les petits porteurs, dont l’attitude est incertaine.

En tenant compte du prix annoncé lundi, la capitalisation de JAL atteint 687 milliards de yens (6,9 milliards d’euros), soit un peu plus que celle de sa concurrente japonaise All Nippon Airways (ANA) (633 milliards de yens), qui vient de procéder à une augmentation de capital aux résultats mitigés.

Les fonds drainés par l’action JAL n’iront toutefois pas dans les coffres de la compagnie, car les titres émis appartiennent à l’Etic, un organisme semi-public de redressement des entreprises qui a accompagné sa restructuration. L’argent levé sera intégralement versé à cette structure.

Ce faisant, l’Etic va récupérer quasiment le double de ce qu’il avait investi il y a deux ans (350 milliards de yens, 3,5 milliards d’euros), pour aider JAL en faillite à continuer de fonctionner.

Croulant sous les pertes et les dettes, la principale compagnie asiatique (à l’époque) avait déposé le bilan en janvier 2010, laissant une ardoise de plus de 2.000 milliards de yens (20 milliards d’euros), la pire faillite jamais recensée au Japon hors du secteur financier.

Sortie de son redressement judiciaire en mars 2011, elle est redevenue rentable. JAL a supprimé les liaisons déficitaires, cédé des activités, fermé des représentations à l’étranger, abandonné les avions très gros porteurs voraces en carburant et développé les partenariats.

La compagnie a réduit d’un tiers son personnel, se séparant de quelque 16.000 salariés, via des départs en retraite anticipés, des démissions volontaires moyennant compensation, des reventes de filiales dans l’hôtellerie et les services logistiques et 170 licenciements.

Sur l’ensemble de l’année budgétaire d’avril 2012 à mars 2013, elle table sur un profit net de 130 milliards de yens (1,3 milliard d’euros), en baisse de 30% toutefois.

Comme ses concurrents, JAL souffre en effet des répercussions de la crise européenne de la dette, notamment en Asie et particulièrement en Chine où l’activité donne des signes d’essouflement.

Le prix toujours élevé du pétrole pèse également sur la rentabilité du secteur.