ôtel Matignon le 5 septembre 2012 à Paris (Photo : Francois Guillot) |
[10/09/2012 15:24:19] PARIS (AFP) Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, a décidé lundi de porter plainte contre le journal Libération pour “injures publiques proférées à son égard”, après la Une choc du quotidien -“Casse-toi riche con!”- fustigeant sa demande de naturalisation belge.
“Bernard Arnault n’a d’autre choix, compte tenu de l’extrême vulgarité et de la violence du titre du quotidien en date du 10 septembre 2012, que d’assigner le journal Libération en justice”, ont indiqué ses services dans un communiqué.
Le texte rappelle que M. Arnault a précisé pendant le week-end “qu’il était et qu’il restait résident fiscal français”.
“Cette Une du journal Libération est inacceptable”, ajoute le communiqué, en estimant qu'”elle révèle en outre un état d’esprit anti-entreprise totalement à l’encontre des nécessités du redressement économique du pays et de la lutte contre le chômage, qui ne peuvent réussir qu’avec la motivation des chefs d’entreprises privées”.
Depuis la création de LVMH, leader mondial du luxe, M. Arnault “a toujours travaillé et payé l’intégralité de ses impôts en France”, souligne le communiqué. “A travers le développement de ses entreprises, il a toujours été un défenseur du savoir-faire et du patrimoine français, et a créé plus de 20.000 emplois directs sur le territoire”, précise le texte.
Les entreprises du groupe LVMH (Christian Dior, Louis Vuitton, Guerlain, Hennessy, Moët et Chandon, Château d’Yquem, Sephora…) “continuent à embaucher en France sous son impulsion” et “d’ouvrir des ateliers en France”, avec “plus de 3.000 embauches sur la seule année 2011”, relève le communiqué.
La première page de Libération montre une photo du milliardaire, souriant, valise à la main, accompagnée du titre “Casse-toi riche con!”. Elle fait allusion à des propos tenus par l’ancien président Nicolas Sarkozy en 2008 au Salon de l’agriculture (“Casse-toi, pauvre con!”).
Le directeur délégué de la rédaction de Libération, Vincent Giret, avait déclaré lundi matin à l’AFP que, “s’il y a une certaine dureté, une certaine vulgarité à la Une de Libération, c’est précisément parce que la situation l’est aujourd’hui”. “La décision de Bernard Arnault (de demander la nationalité belge, ndlr) contient aussi une dose de vulgarité que nous renvoyons dans un effet boomerang”, avait expliqué M. Giret, qui s’était montré serein quant à l’éventualité d’une plainte en diffamation, arguant que “la presse jusqu’à nouvel ordre a le droit de s’exprimer” et que “Bernard Arnault est un personnage public, il a lui-même communiqué sur ce sujet”.