«Monsieur le président, on vous dit un président sans réelles prérogatives, que répondez-vous à cela?». «Archifaux, j’ai des prérogatives, j’ai même démis le gouverneur de la BCT parce que sa gestion de la BCT n’aidait pas à créer des postes d’emplois (sic)…»
C’est ainsi que Moncef Marzouki, président provisoire de la République s’est exprimé ce matin même sur la chaîne BBC arabe cumulant méprise sur méprise… Le ridicule qui ne tue pas finira certainement par tuer grand nombre de Tunisiens déçus par la méconnaissance de leurs gouvernants actuels des affaires de l’Etat. Notre président provisoire, méconnaissant la chose économique, ne sait même pas qu’il ne relève pas des prérogatives du gouverneur de la BCT de décider de la politique économique ou de créer des emplois; sa mission est plutôt de veiller sur la politique monétaire, contrôler la circulation monétaire et veiller au bon fonctionnement des systèmes de paiement, superviser les établissements de crédit et préserver la stabilité et la sécurité du système financier.
C’était juste pour information Monsieur le président pour que vous ne vous égariez plus lors des entretiens avec la presse étrangère. Il y va de l’image et du prestige de la Tunisie.
Moncef Marzouki, qui a estimé que la preuve de son exercice présidentiel réel était de démettre un haut commis de l’Etat, n’a pas estimé de ses prérogatives d’annoncer une journée de deuil national pour les naufragés de Lampedusa, ceux-là mêmes qui ont fui la misère dans leur pays, déçus, désillusionnés et désespérés pour oser s’aventurer en mer avec femmes et enfants…
Moncef Marzouki ne reconnaît pas dans ses prérogatives le maintien de l’unité de la nation et la préservation de sa stabilité et de sa sécurité laissant des hordes de prétendus salafistes endoctrinés, enrôlés et instrumentalisés à des fins politiques menacer la paix d’honnêtes citoyens et s’attaquant à leur intégrité physique et à leurs biens. Notre Président provisoire, reonnait qu’il lui revient de soutenir son allié majoritaire coûte que coûte tout en lui dispensant de temps en temps quelques critiques pour faire plus crédible…
Moncef Marzouki accepte de bon cœur de ne pas intervenir dans la politique étrangère de la Tunisie devenue aujourd’hui inexistante sur la scène internationale. La seule décision qu’il a prise en matière de politique internationale a été de renvoyer l’ambassadeur “virtuel“ de la Syrie… Ou encore d’imposer au Qatar de renvoyer Sakhr El Materi pour qu’il accepte de s’y rendre…
C’est à croire que ses seules prérogatives consistent à démettre, à renvoyer, ou à lutter contre la corruption… Quant à proposer, construire, édifier ou faire rêver… cela ne relève pas de ses prérogatives… Il est d’ailleurs étonnant de voir le président de tous les Tunisiens déclarer à la journaliste de la BBC: «Nous ne tenons pas à ce que la dictature qui est sortie par la porte entre par la fenêtre à travers les partis politiques». Alors monsieur le président, les Tunisiens qui jouissent de leurs droits civiques, qui ne sont pas accusés de crimes contre l’humanité ou impliqués dans des malversations ont le droit de porter les idées qu’ils estiment les plus justes même si elles ne plaisent pas à certains. Le droit à la différence, c’est l’essence même de la démocratie que vous défendez si bien…
Monsieur le président, même si vous êtes provisoire, votre rôle n’est-il pas de symboliser l’autorité de l’Etat et d’assurer le fonctionnement des pouvoirs publics et la continuité de l’Etat? N’êtes-vous pas le plus haut magistrat de la Tunisie? Le commandant chef des forces armées? Le chef de la diplomatie?
Ces missions peuvent être des prérogatives d’un président, Monsieur, sauf si vous estimez que les vôtres, sont uniquement celles de gracier, révoquer, démettre, accueillir ou honorer de votre présence des manifestations de défense de droits de l’homme…