La France doit se préparer à un pétrole durablement cher

[11/09/2012 10:14:28] PARIS (AFP) La France doit se préparer à des prix du pétrole durablement élevés et de plus en plus volatils, en réduisant sa consommation énergétique et en développant les énergies alternatives, souligne le Centre d’analyse stratégique dans une note publiée mardi.

“Un consensus émerge aujourd’hui sur le maintien de prix du pétrole élevés (supérieurs à 100 dollars le baril) et volatils dans les années à venir (…), amplifiant pour la France les effets négatifs sur la croissance économique d’une facture pétrolière (plus de 49 milliards d’euros en 2011) qui pèse de plus en plus lourd dans notre déficit commercial”, souligne le Centre.

Cette étude d’une quinzaine de pages revient sur les perspectives d’évolution de l’offre et de la demande pétrolière, et prévient qu’il existe “un risque de déséquilibre massif à partir de 2020”, d’après certains scénarios qui tablent sur un déclin marqué de la production de pétrole dite conventionnelle (les gisements dits classiques, comme ceux exploités au Moyen-Orient) à cet horizon.

Face au risque d’une stagnation, voire d’un déclin prononcé de la production conventionnelle, nombres d’analystes prévoient que l’extraction des réserves non conventionnelles (sables bitumineux, gisements sous-marin très profonds ou arctiques, huiles de schiste…) puisse “prendre le relais”, tempère le centre, tout en prévenant qu’elles représentent une ressource “au potentiel encore très incertain”.

C’est pourquoi, vu les incertitudes sur la production pétrolière, le Centre préconise que la France suive “une politique énergétique rigoureuse de réduction” de sa consommation pétrolière.

Le Centre d’analyste stratégique, organisme rattaché au Premier ministre, a pour mission de conseiller le gouvernement sur “ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale et technologique”.

Jean-Marc Ayrault a assuré mardi que le gouvernement étudiait de nouvelles mesures qui pourraient être mises en oeuvre dans “trois mois” à l’issue du dispositif transitoire destiné à contenir la hausse des prix du carburant.

“C’est très difficile de geler les tarifs, on a bien expliqué tout cela. Le gouvernement a pris une mesure qui a un coût pour le contribuable – il ne faut pas le nier – qui est une mesure transitoire, qui est un effort du budget de l’Etat, accompagné d’un effort des professionnels dont ceux de la distribution”, a déclaré le Premier ministre sur BFMTV.

Mais, a-t-il ajouté, “on voit qu’on est dans un marché mondial et que même en prenant des mesures de cette nature, ça ne suffit pas”.