ésentent la collection printemps-été 2013 de Burberry, le 23 juin 2012 à la Fashion Week de Milan (Photo : Olivier Morin) |
[11/09/2012 10:58:03] LONDRES (AFP) Pénalisé par un contexte économique devenu “plus difficile” sur fond de ralentissement de la Chine, le groupe de luxe britannique Burberry a lancé un avertissement sur résultat et voyait son action s’effondrer en Bourse, entraînant dans son sillage les géants du secteur.
Le groupe, dont les indémodables imperméables sont un des symboles du chic britannique, a annoncé s’attendre à ce que son bénéfice ajusté avant impôts pour son exercice annuel qui s’achève le 31 mars 2013 s’inscrive autour du “bas de la fourchette des attentes du marché”.
Burberry n’a pas donné de précisions chiffrées mais selon un consensus établi par FactSet, les analystes misent sur une fourchette allant de 405 à 445 millions de livres (environ 506 à 556 millions d’euros). Sur l’exercice 2011/2012, son bénéfice avant impôts s’était établi à 376 millions de livres, en hausse de 26%.
Surpris par cette mauvaise nouvelle, les investisseurs ont envoyé au tapis l’action Burberry à la Bourse de Londres. Vers 10H00 GMT, elle s’effondrait de 18,56% à 1.119,84 pence, dans un marché en baisse de 0,39%.
“L’environnement extérieur devient plus difficile”, a déclaré la directrice générale Angela Ahrendts, citée dans le communiqué du groupe, pour justifier cet avertissement sur résultat.
La preuve en a été donnée par le ralentissement des ventes du groupe au deuxième trimestre.
A taux de change constants, les ventes dans le réseau de distribution (hors ventes en gros et licences) ont progressé de 6% sur les 10 semaines achevées le 8 septembre – contre une croissance de 14% au premier trimestre qui avait déjà déçu les analystes – avec une “décélération au cours des semaines récentes”, a prévenu Burberry.
énérale de Burberry, Angela Ahrendts, le 9 novembre 2010 à Londres (Photo : Leon Neal) |
Cette croissance a en outre été uniquement tirée par l’ouverture de nouvelles boutiques, les ventes étant restées inchangées à périmètre comparable.
Face à cette situation, Mme Ahrendts promet de gérer les coûts et de prendre les “mesures appropriées” afin de “protéger la rentabilité à court terme”, tout en continuant à mettre en oeuvre la stratégie du groupe.
“Malgré ses origines britanniques, Burberry dépend fortement de la croissance de l’Asie où il enregistre 37% de ses revenus”, ont commenté les analystes de Dolmen Stockbrokers.
Or, l’économie chinoise ralentit, faisant peser un risque sur l’appétit des consommateurs chinois pour les grandes griffes qui est le principal moteur de la croissance de Burberry et des autres groupes du secteur.
L’avertissement sur résultat de Burberry plombait donc tout le monde du luxe qui avait pourtant ignoré la crise jusqu’à présent, les analystes mettant en garde contre le danger d’une fin de l’eldorado chinois.
A la Bourse de Paris, les français LVMH et PPR lâchaient 4,20% à 126,70 euros et 3,71% à 123,15 euros respectivement vers 10H00 GMT, tandis qu’à la Bourse suisse, Richemont cédait 5,46% à 60,65 francs suisses et Swatch 4,18% à 396,70 francs suisses.
La “principale inquiétude” émanant de l’annonce de Burberry est le fait que le groupe avait profité ces dernières années “de la croissance toujours plus forte de la classe moyenne en Asie et en particulier en Chine”, note Simon Denham de Capital Spreads.
Et si cela devait “signaler un affaiblissement de la consommation chinoise (…) les implications pour nous tous pourraient être plus importantes que beaucoup ne le pensent”, a-t-il prévenu.