Portugal : les créanciers acceptent une révision des objectifs budgétaires

photo_1347374664698-2-1.jpg
Le ministre des Finances du Portugal Vitor Gaspar, le 4 juin 2012 (Photo : Pedro Nunes)

[11/09/2012 14:54:04] LISBONNE (AFP) Les créanciers du Portugal ont accepté une révision de ses objectifs budgétaires au moment où le pays peine à respecter les engagements pris en échange d’une aide financière internationale, a annoncé mardi le ministre des Finances.

“L’objectif de déficit public est passé cette année à 5% du PIB (contre 4,5%), à 4,5% en 2013 (contre 3%), puis 2,5% en 2014”, a déclaré Vitor Gaspar en présentant les résultats de la cinquième évaluation par les créanciers du Portugal de la mise en oeuvre des réformes recommandées en contrepartie de l’aide accordée en 2011.

Le ministre a précisé que cette révision n’impliquait pas “une modification du montant de l’aide financière”.

Frappé par une grave crise, le Portugal a reçu en mai 2011 de la part de l’Union européenne et du Fonds monétaire international un prêt exceptionnel sur trois ans de 78 milliards d’euros.

Le résultat de la cinquième mission de la troïka (UE-FMI-BCE), annoncé par M. Gaspar, est intervenu alors que le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, a annoncé à la fin de la semaine dernière de nouvelles mesures d’austérité pour l’année prochaine.

La troïka a accepté une révision des objectifs budgétaires après que le gouvernement de centre-droit eut admis ne pas pouvoir respecter son engagement de ramener à la fin de l’année le déficit public à 4,5% du PIB en raison d’une baisse sensible des recettes fiscales alors que l’économie s’est contractée au deuxième trimestre de 3,3% en glissement annuel. Dans le même temps, le chômage a dépassé les 15% de la population active.

Le Premier ministre a annoncé vendredi un renforcement de l’austérité en 2013 avec en particulier une augmentation de 7% des cotisations salariales qui passeront de 11% à 18% ce qui, selon des analystes, équivaut à la perte d’un mois de salaire.

Le renforcement des mesures d’austérité pour l’année prochaine a valu au Premier ministre un flot de critiques de la part de l’opposition de gauche. De son côté, le principal syndicat portugais, la CGT, a annoncé son intention d’impulser de nouveaux mouvements de protestation, voire même de convoquer une grève générale.